Souffrants d'un manque chronique d'effectifs, les salariés du service psychiatrie du CHU d'Annecy vont devoir allonger leurs horaires.
La colère a gagné le pôle de santé mentale du CHU Annecy-Genevois. Médecins, infirmiers ou encore brancardiers du service de psychiatrie ont entamé une grève illimitée le 29 mai. Deux jours plus tard, ils étaient une centaine à manifester leur mécontentement, sur les 330 salariés, tous métiers confondus, du pôle.
Grève illimitée
© Xavier Schmitt / France 3 Alpes
La raison de la discorde ? Le réaménagement horaire du service, qui passe d'une durée de 7h30 à 12h, voulu par la direction. Les salariés sont contraints d'allonger leur temps de travail, dans des circonstances de sous-effectif chronique.
Ils réclament aussi la revalorisation de leur salaire, qui est un tiers inférieur à la moyenne régionale dans les services psychiatriques, selon les syndicats. Depuis 2011, la dernière grève, rien n'a changé.
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Interviewés : Magali Royer, infimière en psychiatrie; Angélique Neutens, déléguée syndicale CGT; David Valli, délégué syndical FO
Reportage réalisé par Xavier Schmitt, Didier Albrand et François Hubaud
Mais le CHANGE (Centre Hospitalier Annecy-Genevois) accuse la "démographie médicale en baisse" et "connaît ainsi des difficultés de recrutement". Comme dans le reste de la France, la psychiatrie souffre d'une "crise" des vocations. Selon le CHANGE, "quasiment 10 postes de psychiatres sont vacants" et "15 postes d'infirmiers diplômés d'Etat ne sont pas pourvus au pôle de santé mentale". De plus, le centre hospitalier souffre de sa proximité avec la Suisse, très attractive pour les professionnels de la santé.
Cependant, la direction de l'établissement dément vouloir faire des économies et tenter de trouver des solutions pour attirer du personnel. Une réunion a été organisée le 1er juin pour présenter des mesures, "boycottée" par les grévistes.
A Lyon, les médecins du Vinatier, Saint-Jean-de-Dieu et Saint-Egrève ont exprimé leur colère et ont manifesté le 29 mai devant l'agence régionale de santé. Ils ont dénoncé les coupes budgétaires qui empêchent les services de fonctionner normalement. Si l'action était ponctuelle, ils ont promis de nouvelles mobilisations.