En Haute-Savoie, la mairie de Gaillard souhaite raser la résidence des Feux Follets afin de reconstruire des appartements aux normes actuelles. La copropriété privée, située à la frontière suisse, est considérée comme l’une des plus insalubres du département.
“Il n’y a pas d’eau chaude, pas de chauffage. Je paie 450 euros par mois sans compter une centaine d’euros d’électricité”, témoigne l’un des habitants de la résidence. “C’est squatté, il y a du trafic et de la prostitution”, ajoute une autre habitante.
La résidence des Feux Follets à Gaillard est l’une des plus insalubres de Haute-Savoie. Des studios de 18 à 28 mètres carrés, parfois abandonnés par leur propriétaire, sont loués par des marchands de sommeil. “Ils ouvrent les appartements et mettent ces personnes, qui sont les victimes de ces trafics, dans les appartements pour 300 voire 500 euros (par mois)”, explique le maire de la commune, Antoine Blouin. “Les gens exploitent le fait que cette copropriété ne soit plus gérée par les propriétaires, poursuit-il, ils exploitent la misère, prennent l’argent et hébergent des gens en situation irrégulière”.
La mairie souhaite raser la copropriété
La municipalité a décidé, en 2018, de préempter les appartements. Sur les 199 existants, 115 ont déjà été acquis par la Ville de Gaillard. Pour les élus, qui souhaitent assurer la sécurité des lieux, la situation est préoccupante. “L’objectif est de raser ces bâtiments pour en reconstruire des neufs, aux normes d’aujourd’hui, qui ne fuient pas, qui ont de l’eau chaude. On va faire ce qu’il faut, on va accompagner les habitants” grâce au relogement, assure l’édile. Un investissement de 8 millions d’euros pour la commune qui n’est “pas accompagnée” par l’Etat.
Cette résidence, l'une des sept copropriétés de la commune de Gaillard identifiée comme étant en grande difficulté, est en contact avec la Suisse. “Genève brille de mille feux avec des gens qui ont des salaires incroyables et d’autres qui n’arrivent pas à trouver leur place dans l’Eldorado genevois et qui sont au RSA ou en situation irrégulière et sans revenu”, regrette l'édile.