Ski alpin: Tessa Worley, une vie de championne entre la Nouvelle-Zélande et la Haute-Savoie

La skieuse Tessa Worley, qui a décroché le petit globe du géant ce dimanche à Méribel, a grandi entre la Haute-Savoie et la Nouvelle-Zélande. Des allers-retours tous les six mois qui l'ont préparée à une longue carrière jalonnée de succès.

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A l'autre bout du monde, Mount Lyford, un minuscule village perdu au nord de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande, à deux heures de route de Christchurch et du premier hôpital. Il y a une trentaine d'années, une Française et un Australien créent les remontées mécaniques et l'école de ski de la station où ils habitent six mois par an, pendant l'hiver, avec leurs deux enfants, dont une petite blonde très douée pour la glisse.  

"Mount Lyford, c'était vraiment l'aventure", sourit Tessa Worley, interrogée par l'AFP. "La station était au milieu de nulle part, très sauvage. Et on n'habitait même pas au village mais dans une maison complètement isolée, qu'on atteignait après une demi-heure de 4X4 sur des routes caillouteuses. J'ai apprécié cette vie perdue dans la nature, monter à la station, partir au ski, aller à la petite école et ses trois classes. Je me rappelle que mes parents avaient créé un parcours pour enfants que je connaissais par coeur avec mon petit frère Jonathan. On était sur les skis tout le temps."         

  "Efforts"   

"Les paysages du Mount Lyford, on peut les retrouver en France, mais il faut enlever les habitations. Il n'y avait pas de sentier, pas de chemin de randonnée, rien. On partait se balader entre les arbres dans la nature, comme ça", raconte la championne.

Avec sa famille, Tessa, née le 4 octobre 1989 à Annemasse, traverse le globe tous les six mois entre la Nouvelle-Zélande et la Haute-Savoie, pour vivre dans un hiver sans fin.

"Cette éducation a forgé mon caractère, estime la trentenaire. Voyager, s'adapter, on déménageait tout un bazar tous les six mois. Avoir différents repères, me sentir bien à plusieurs endroits, je suis à l'aise avec ça."            

Sans le savoir, la jeune fille prépare son avenir sur le circuit de Coupe du monde, la valise toujours prête, entre deux hôtels, en voiture ou dans les halls d'aéroport.             "J'ai aussi appris à devoir faire des efforts pour obtenir quelque chose, le travail, la détermination. Toujours chercher plus, s'améliorer, progresser".

C'est donc dans un coin perdu de la Nouvelle-Zélande qu'elle développe le secret de ses futurs succès, 16 victoires en Coupe du monde, deux globes de géant en 2017 et 2022, deux titres de championne du monde (2013 et 2017). Sa soif de vaincre et sa quête perpétuelle d'amélioration sont soulignés par ses entraîneurs et ses adversaires.            

"Tessa est hyper compétitive, elle a toujours désiré la victoire, toute sa carrière. C'est la plus ancienne, mais c'est sûrement celle qui a plus envie que les autres de gagner", salue l'Italien Davide Brignone, frère et entraîneur de Federica, l'une des rivales de la Française.             

"J'y retournerai"

Sortie de la petite enfance, Worley suit sa maman et s'installe définitivement en France. Elle rejoint la fédération et le haut niveau à 15 ans dans le groupe d'Anthony Séchaud à Albertville. Avec ses amies Taïna Barioz, Anémone Marmottan, plus tard Nastasia Noens, elle forme une joyeuse bande. "C'était un plaisir d'aller skier, de s'entraîner, de vivre avec ce groupe. Cette vie-là, je l'aimais. Ca a participé à ma progression."            

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Tessa Worley explose rapidement en Coupe du monde, gagne une première fois à Aspen (Etats-Unis) en novembre 2008, à 19 ans, s'installe parmi les meilleures dont elle fera toujours partie, malgré quelques blessures.  

Jamais elle n'a revu le Mount Lyford, faute de temps. "Après ma carrière, j'y retournerai, c'est sûr, promet-elle. Redécouvrir un pays."

Pour redécouvrir ses racines, qui l'ont ancrée dans la neige et ont nourri une géante du ski alpin. La grande Tessa Worley.

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