Le 20 mars, Aurélien Ducroz, skieur de l'extrême, a descendu le couloir Whymper dans le massif du Mont-Blanc. Il a d'abord du grimper au sommet de l'Aiguille Verte, à 4122 mètres d'altitude. Une montagne mythique, une vidéo exceptionnelle !
Aurélien Ducroz nous a raconté son épopée du 20 mars dernier, tout là-haut sur l'Aiguille Verte. A 4122 mètres d'altitude.
"La Verte, c'était une première pour moi, depuis trois ans j'en rêvais ! La descente à ski ne me posait pas de souci." Il ajoute : "Par contre, à la montée, j'ai découvert plein de choses... grimper dans la glace avec autant de vide en-dessous, c'est quand même quelque chose !"
"J'avais envie de le faire avec des gens en qui j'ai extrêmement confiance. J'ai attendu trois ans qu'ils soient tous les trois disponibles ! Du coup, j'ai eu les bonnes personnes, la belle neige, la bonne fenêtre météo."
Aux côtés d'Aurélien, on voit en effet... Tony Lamiche, guide de haute-montagne, champion de cascade de glace et d'escalade. On découvre Alex Pittin aussi. Un ancien de l'Equipe de France de ski, aspirant-guide, comme Giulia Monego, "la plus grande skieuse au monde" selon Aurélien. "Tu pars avec elle, tu l'attends jamais ! Elle est juste incroyable !"
"On a chaussé les crampons à 9 heures, on a atteint le sommet à 13 heures". Par le couloir Couturier, côté Grands Montets. Un toboggan de neige et de glace haut de plus de 1000 mètres. "Dans la montée, je leur ai dit : hey, vous me mettez la corde, les gars !" "J'avais besoin de gens qui me mettent à l'aise, parce que je filmais en plus de grimper !"
Au sommet, Aurélien éclate de joie. En contrebas, juste sous l'arête sommitale, couverte de neige, l'attend le fameux couloir Whymper. Du nom d'Edward Whymper, l'incroyable aventurier qui l'a parcouru pour la première fois... en 1865 !
"La descente en elle-même est très belle, très impressionnante, mais il n'y a pas de rappel, ça skie de haut en bas. Techniquement, par rapport à mon niveau et mon expérience, c'est pas extrêmement compliqué." "Mais la Verte, c'est un mythe, un symbole... une histoire de dingue ! Gaston Rébuffat disait : avant la Verte, on est alpiniste, au sommet de la Verte, on devient montagnard".
Aurélien descend le couloir qui flirte avec les 50 degrés. Ski extrême. Chute interdite.
"Ce qui est important avec le matériel, c'est d'être à l'aise. Il faut éliminer le maximum de freins, pour se libérer. J'avais pris des skis un peu plus lourds que mes camarades. Plus lourds à monter, mais en lesquels j'ai 100 % confiance. 189 de long, 109 sous le pied. C'était un peu le test. Je sortirai ce modèle l'année prochaine."
Aurélien donne un conseil utile à tous ceux que sa vidéo fait rêver :
"Encore une fois, ce qui est le plus important en montagne, c'est d'être avec les bonnes personnes. Même moi, je suis toujours accompagné d'un guide. C'est un métier que je respecte énormément. Un guide a l'ensemble des compétences".
Mais Aurélien ne s'arrête pas là !
"Demain je pars en Bretagne. Je prépare le prochain Tour de France à la voile. Dans les 2 cas, à la mer comme à la montagne, on gère un élément qui peut s'avérer extrêmement hostile".
Interview d'Aurélien Ducroz
Intervenant : Aurélien Ducroz
•
©France 3 Alpes