Autoroute Machilly-Thonon : le Parlement approuve le projet de désenclavement du Chablais, en débat depuis plus de 40 ans

Dans le sillage du Sénat, l'Assemblée nationale a validé mercredi la proposition de loi visant à accélérer la réalisation d'un tronçon autoroutier de 16,5 km entre Machilly et Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. Un projet vieux d'une quarantaine d'années.

Feu vert pour l'autoroute du Chablais. Le Parlement a approuvé mercredi 14 juin le projet de tronçon autoroutier entre Machilly et Thonon-les-Bains, un projet qui vise à "désenclaver" ce secteur de la Haute-Savoie. Opposés à la construction de cette autoroute, des députés écologistes et LFI ont fustigé des "ravages" pour des "espèces protégées" et des "zones humides".

Dans le sillage du Sénat, l'Assemblée nationale a validé par 149 voix contre 50 une proposition de loi technique qui vise à "corriger une erreur procédurale rare" dans le plan local d'urbanisme intercommunal, a indiqué le ministre des Transports Clément Beaune. Ce vote permet d'accélérer la réalisation de ce tronçon autoroutier de 16,5 kilomètres, en débat depuis plus d'une quarantaine d'années.

Le texte a donné l'occasion aux parlementaires de se prononcer pour ou contre cette 2x2 voies en concession autoroutière, dite parfois A 412, dans cette région bordée par le Lac Léman et les montagnes. Le tronçon prévu comprend un péage "de l'ordre de 1,60 euro à 2 euros pour les voitures individuelles et de l'ordre de 7 euros pour les poids lourds", précise le rapport parlementaire associé au texte.

"C'est beau mais c'est loin"

Dans le camp présidentiel, la députée de Haute-Savoie Anne-Cécile Violland (Horizons) a loué une "infrastructure indispensable et urgente" de "désenclavement", "longtemps attendue par les habitants". "Pour qui est venu dans le Chablais, l'avis est unanime, c'est beau mais c'est loin".

Ce projet est "soutenu de longue date par la quasi-totalité des collectivités impliquées", a abondé la LR Virginie Duby-Muller, élue de Haute-Savoie elle aussi. Les élus à l'origine de la proposition de loi, Sylviane Noël et Cyril Pellevat (LR), espèrent que "son application effective permettra (...) de procéder à l'attribution du concessionnaire avant la fin de l'année 2023."

Le ministre Clément Beaune a souligné que le "projet a évidemment l'obligation d'être exemplaire sur le plan environnemental" : "87 % des mobilités dans notre pays se font en voiture au quotidien. (...) Nous ne pouvons pas réduire à néant l'ensemble des projets" routiers.

L'écologiste Julie Laernoes (Loire-Atlantique) a défendu en vain une motion de rejet du texte. Elle a fustigé un projet "criminel" pour le climat, "d'un autre temps", avec des "ravages" pour des "zones humides" et des "espèces protégées" comme le "sonneur à ventre jaune", un petit amphibien. Plutôt qu'une autoroute, elle a plaidé comme LFI pour un investissement ferroviaire supplémentaire dans le Léman Express. L'Insoumis Jean-François Coulomme (Savoie) entend "interpeller le Conseil constitutionnel" pour contester le texte. Les communistes se sont abstenus.

Des syndicats comme la Confédération paysanne et des associations telles que l'ACPAT (Association de Concertation et de Proposition pour l’Aménagement et les Transports) se sont indignées après le vote de l'Assemblée nationale. Pour la Confédération paysanne, ce "projet d'un autre temps" va notamment accentuer la dépendance du territoire à la Suisse voisine et va aggraver les problèmes de logement dans cette région prisée des travailleurs transfrontaliers.

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