Après les violences qui ont gâché la fête du PSG lundi 13 mai au Trocadéro, les députés UMP vont demander la création d'une commission d'enquête parlementaire le 10 juin à l'Assemblée, une initiative suggérée par le député-maire d'Annecy-le-Vieux, Bernard Accoyer.
Pour Bernard Accoyer, cette commission "devra se pencher sur les conditions dans lesquelles le maintien de l'ordre public est assuré à l'occasion des manifestations et grands rassemblements". Dans un communiqué, le député de Haute-Savoie lance un pavé dans le jardin du ministère de l'Intérieur en "s'interrogeant sur l'efficacité de la chaîne de commandement, aussi bien au niveau politique (ministre de l'Intérieur Manuel Valls) qu'au niveau administratif (préfet de police de Paris)".
"En effet, le dispositif policier", poursuit Bernard Accoyer, "paraissait totalement inadapté lors des violences qui ont éclaté lors de la fête du PSG, comme il l'était, pour des raisons diamétralement opposées, dans le cadre des manifestations familiales et pacifiques organisées par "La manif pour tous"".
Valls visé
Des critiques reprises en choeur par le chef de file du groupe UMP à l'Assemblée: "lors de l'organisation des manifestations contre le mariage pour tous, on voyait le ministre de l'Intérieur avancer d'un pas chaloupé, le menton droit, la tête tournée, l'oeil noir, passer en revue les troupes de CRS pour aller affronter les mères de famille, les landaus ... Là, Monsieur Valls est confronté à la réalité des faits", a lancé ce mardi Christian Jacob à la presse dans les couloirs de l'hémicycle.
"C'est à Manuel Valls de prendre sa décision en regard des débordements qui ont eu lieu (...) Il y a un problème de compétence dans l'organisation des forces de sécurité. Le premier exposé, c'est le préfet de police, à moins que le ministre considère que c'est de sa responsabilité et en tire les enseignements" a conclut le député qui ne "demande toutefois pas sa démission".
La proposition de création de la commission sera soumise au vote de l'Assemblée dans la semaine du 10 juin. Chaque groupe d'opposition a en effet la possibilité d'obtenir une fois par an la création d'une commission d'enquête, à condition qu'elle ne soit pas rejetée par les trois cinquièmes des députés.