La voie normale menant à la cime du Mont Blanc pourrait être plus difficile cette année en raison du "mouvement continu et naturel" d'un glacier, a indiqué jeudi 2 juin dans une communiqué la préfecture de Haute-Savoie en appelant les candidats alpinistes à la prudence.
Cette année, la voie normale conduisant à la cime du Mont Blanc pourrait être plus difficile a prévenu ce jeudi la préfecture de Haute-Savoie et ce en raison d'importants mouvements observés sur un glacier.
"La voie normale du Mont Blanc est une course d'alpinisme en haute montagne comportant des passages techniques, parfois accidentogènes. C'est d'autant plus vrai, cette année, que le mouvement continu et naturel du glacier a notablement modifié et continue de modifier le passage de l'arête des Bosses, situé entre le refuge Vallot et le Mont Blanc", souligne la préfecture dans un communiqué. "Ces évolutions ne sont pas sans conséquence sur le tracé d'accès au sommet et tendent à relever le niveau de difficulté de cette course", insiste-t-elle, encourageant les alpinistes à avoir "une préparation physique et technique, un équipement adapté à la pratique de l'alpinisme" et à recourir aux services d'un encadrant professionnel.
Une série de très larges crevasses
L'alpiniste et professionnel de la montagne Xavier Cailhol, qui s'était rendu fin mars sur le passage de l'arête des Bosses pour y procéder à une série de mesures, avait fait état de l'apparition d'une "série de très larges crevasses" et avait mis en garde contre "plusieurs dangers objectifs nouveaux". "Nous avons rompu trois ponts de neige en les traversant sans tomber dans les crevasses. De plus, la remontée sur l'arête après la zone fracturée présente une pente à environ 50 degrés en glace vive. Dans les conditions actuelles, ce secteur rend l'ascension du Mont Blanc plus difficile techniquement et demande une grande prudence lors de la traversée des ponts de neige", écrivait-il alors sur sa page Facebook. "Avec le réchauffement climatique, les glaciers de la face nord du Mont-Blanc se réchauffent et certaines parties pourraient se mettre à glisser, accélérant les vitesses du glacier. Par suite, de nouveaux secteurs (très) crevassés pourraient apparaître", ajoutait-il. Le Mont Blanc, plus haut sommet d'Europe occidentale, culmine à 4.807,81 m selon sa dernière mesure officielle.