Népal : les alpinistes s'agglutinent dans l'ascension de l'Everest, et les cas positifs au Covid flambent

Ils sont des centaines à faire la queue leuleu vers le plus haut sommet du monde en dépit d'une contamination au Covid-19 et du déni des autorités népalaises qui continuent à autoriser l'ascension de l'Everest malgré plusieurs rapports de cas positifs, et de camps de base devenus clusters.

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Les toutes dernières nouvelles en date proviennent d'un post de ce jeudi 28 mai dernier, de deux Islandais. Grimpeurs aguerris, Sigurdur Sveinsson et Heimir Hallgrímsson, ont commencé à tousser et suspecté une infection au Covid-19 à proximité du sommet à plus de 7.000 mètres.

Ils racontent leur retour difficile jusqu'au camp de base. "À ce moment et à cet endroit, il n'y avait aucune possibilité de se faire tester", ont souligné les deux Islandais qui étaient partis pour récolter des fonds pour une organisation caritative. 

Les deux amis avaient pourtant été testés négatifs avant l'ascension vers le "toit du monde", dont ils ont finalement atteint le sommet lundi. "Mais comme on se sentait bien à ce moment, on ne voyait aucune raison de changer nos plans", ont-ils justifié.

"Lors de la descente, nous avons tous les deux commencé à ressentir une fatigue, une toux et une gêne accrues, des difficultés respiratoires." Au retour, un test au Covid-19 est venu confirmer leur infection.

Plusieurs cas de Covid-19 ont été rapportés ces dernières semaines parmi des grimpeurs étrangers et plusieurs évacuations ont été nécessaires.

 

Le gouvernement Népalais refuse de confirmer

Le gouvernement népalais se refuse toutefois à ce stade à parler de flambée des cas de Covid-19 sur l'Everest et continue à autoriser la progression vers le sommet, contrairement à l'an passé.

Au moins 100 cas de Covid-19 ont été détectés dans un camp de base de l'Everest, selon le chef d'expédition autrichien Lukas Furtenbach, qui a pour sa part renoncé. 

Ce guide avait interrompu la semaine dernière son expédition dans l'Everest en raison de craintes sur le virus. Il a précisé qu'un de ses guides étrangers et six guides Sherpa népalais avaient été testés positifs. Dans cet article intitulé "Pourquoi j'ai renoncé " il explique :

« Le nombre de personnes infectées par Covid dans le camp de base augmente, je n'ai pas pris la décision facile pour moi-même. Mais grimper au-dessus du camp de base avec ces nombres de corona en augmentation massive et risquer la vie de nos 20 clients, quatre guides de montagne et 27 sherpas avec négligence, serait irresponsable. »

"Nous avons au moins 100 personnes positives pour Covid dans le camp de base, et ensuite les chiffres pourraient être quelque chose comme 150 ou 200", affirme-il. Pour lui, ces contaminations ne font pas l'ombre d'un doute. Il déclare "qu'ils pouvaient entendre les malades tousser dans leurs tentes". 

Et il rajoute : "Avec certaines équipes, les mesures de précaution élémentaires n'ont tout simplement pas été respectées(...) Il y avait des réunions entre les équipes, il y avait des célébrations, des fêtes organisées. C'est pourquoi il y a eu une augmentation soudaine du nombre de personnes infectées par le virus. Notre équipe est restée isolée tout le temps, notre médecin a fait des tests réguliers, mais maintenant le point a été atteint où nous avons débranché. "

"Je pense qu'avec tous les cas confirmés que nous connaissons maintenant, confirmés par des pilotes (de sauvetage), des assurances, des médecins, des chefs d'expédition, nous pouvons le prouver", a déclaré  Lukas Furtenbach. 

 

Autour de "150 ou 200" malades

En 2020, la montée du plus haut sommet au monde a été fermée en raison du déclenchement de la pandémie. En revanche, 408 alpinistes étrangers ont reçu des permis pour escalader l'Everest cette saison. Ils sont aidés par plusieurs centaines de Sherpas et du personnel de soutien, stationnés au camp de base depuis le mois avril.

 

Premier cas fin avril

Fin avril, un alpiniste norvégien a été le premier testé positif au camp de base de l'Everest. Cela a porté un coup aux espoirs d'une reprise de l'activité sur le toit du monde. Car après une saison 2020 anéantie par la pandémie, qui a dévasté l'industrie du tourisme, le Népal avait assoupli les règles de quarantaine pour les visiteurs, espérant accueillir à nouveau les alpinistes pour la saison qui débute. 

"Mon diagnostic est le Covid-19", a déclaré Erlend Ness à l'AFP  et dans un message sur Facebook. "Je vais bien (...) L'hôpital s'occupe de moi". Sur sa page, l'alpiniste a partagé des photos du camp de base de l'Everest, situé à 5364 mètres d'altitude, et des vidéos de son évacuation le 15 avril par hélicoptère. "Après trois jours là-haut avec des médicaments et une alimentation en oxygène, j'ai été évacué en hélicoptère vers Katmandou", a-t-il raconté, sur son lit d'hôpital.

 

Autre problème : le Covid est plus dangereux en altitude. L'oxygène se raréfiant en altitude, la respiration y est normalement plus difficile, ce qui accentuerait les risques médicaux pour des alpinistes contaminés par le Covid.  

"Le projet était de nous rendre rapidement en haute montagne pour être sûrs de ne pas être contaminés (...) J'ai été malchanceux et j'aurais dû être plus vigilant en matière de précautions sanitaires".

Un hôpital de Katmandou a déclaré abriter d'autres cas positifs en provenance de l'Everest, sans en préciser le nombre. "Je ne peux pas livrer de détails mais certaines personnes évacuées de l'Everest sont positives", a déclaré à l'AFP Prativa Pandey, directrice médicale de l'hôpital CIWEC de Katmandou.

 

La Chine suspend toutes les activités d'ascension de l'Everest

Compte tenu de la situation sanitaire, "toutes les activités d'ascension de l'Everest sont annulées", a indiqué vendredi l'agence officielle Chine nouvelle. La durée de la mesure n'est pas précisée. 

Alors que les frontières sont pratiquement fermées depuis mars 2020, la Chine s'inquiète désormais de risques au sommet enneigé du Toit du monde, qu'elle partage avec le Népal à 8848 mètres d'altitude.

Le Népal, voisin de l'Inde, est durement frappé par une deuxième vague épidémique, au moment où l'Etat himalayen comptait relancer son tourisme cet été après une saison 2020 réduite à néant. 

 

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