Un an jour pour jour après le naufrage, nous avons rencontré à nouveau une victime haut-savoyarde, Nicolas Dupuy. Il raconte une année de traumatisme et d'échange avec le croisièriste. A l'heure actuelle, beaucoup n'ont pas été indemnisés.
[ témoignage ] Au lendemain du drame, il s'activait sur son blog. Une façon, à l'époque, de garder le lien avec les naufragés français. Tous victimes de cette catastrophe qui avait fait, le 13 janvier 2012, trente-deux morts et des centaines de blessés au large des côtes italiennes.
Un an plus tard, Nicolas Dupuy tente de se reconstruire. Les mois se sont écoulés entre procédure juridique et psychologique. "Nous avons tous les deux changé de travail. Ca n'a pas été facile pour notre couple aussi, on a eu des hauts et des bas", raconte-t-il. "Et même au sein de notre famille, avec nos enfants".
Ce que voulait Nicolas, c'était prendre le temps de digérer ce qu'ils avaient vécu, et comprendre.
Un préjudice moral difficile à évaluer
Première étape, répondre à l'offre de dédommagement de Costa Croisière, 11 000 euros pour solde de tout compte. "Ils voulaient que ça aille très vite, c'était mieux pour leur image. Vite passer à autre chose, qu'on ne dise rien. Mais nous, on ne voulait pas ça", explique Nicolas Dupuy.
Aujourd'hui, ce sont justement les victimes qui ont refusé de signer cet accord qui n'ont pas touché d'argent, comme le rappelle Me Courtois, avocat de la principale association de plaignants.
On arrive à la fin du processus à l'amiable pour certains, qui ont obtenu un acompte de 8 000 euros. Costa Croisières a versé au total 2 Millions d'euros à 235 naufragés sur 456.
Mais tout va dépendre à présent du préjudice moral, très variable en fonction des personnes. D'après les tests menés par deux fois cette année, prés de 80% des victimes souffrent de traumatismes dits "post-naufrage".