Plus d'une centaine de CRS du secours en montagne se sont rassemblés à Nice, ce mardi 10 novembre, pour dénoncer la façon dont les interventions sont réparties entre gendarmes et CRS d'une part, et pompiers de l'autre.
Répondant à l'appel du syndicat Unité SGP Police FO, ces fonctionnaires venus de toute la France, ont déposé un cercueil devant les grilles de la préfecture des Alpes-Maritimes et déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Plan de secours en montagne bafoué, victimes et secouristes en danger". Pour les CRS venus d'autres départements, comme l'Isère ou la Haute-Savoie, il s'agissait avant tout de soutenir leurs collègues de la Côte d'Azur.
Le ménage à trois, ça ne marche pas"
Depuis 1957, les CRS spécialisés se partagent le service public du secours en montagne avec les Pelotons de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM). Mais, depuis 2013, les pompiers ont obtenu le droit d'intervenir en troisième force. "Cela n'a créé que des difficultés", dénonce Florian Austruy, délégué syndical Unsa officiers, qui s'est associé au mouvement. "Cela induit des retards de secours pour les victimes que nous estimons à 30 minutes du fait de l'allongement de la chaîne décisionnelle. Avec les gendarmes qui sont associés à notre mouvement, nous avons relevé depuis 2013 quelque 140 entorses ou dysfonctionnements au plan de secours dans le département".
Les CRS accusent les pompiers, qui reçoivent en premier les appels de secours, de minimiser les interventions afin de pouvoir les effectuer eux-mêmes. "Alors que nous réalisions de 150 à 200 missions par an dans les Alpes-Maritimes, nous n'en avons effectué que 64 depuis le début de l'année", déplore Florian Austruy, qui indique que cela met aussi en danger les secouristes, qui ont besoin de pratique pour rester opérationnels.
Le syndicaliste explique ne pas vouloir exclure les pompiers mais vouloir redonner leurs prérogatives aux CRS et aux gendarmes. "Partout ailleurs la répartition des rôles fonctionne bien, sauf ici dans les Alpes-Maritimes", constate le CRS. Une délégation de CRS devait être reçue par le préfet des Alpes-Maritimes à l'issue du rassemblement.