L’histoire de ‘Pétole’, petit chamois orphelin recueilli au parc animalier de Merlet, aux Houches, en Haute-Savoie, illustre le travail effectué par ce lieu. En plus de permettre au public de découvrir ces animaux sauvages, le parc se charge de réintégrer les orphelins réceptionnés.
Trouvé près de sa mère, dans le secteur de Megève, par un garde-chasse, sans doute tuée par un loup, voilà un mois que ce petit chamois vit au parc de Merlet, avec un jeune cabri pour compagnon. Biberonné et maintenu à l’écart du public, l’animal au départ faible est à présent sorti d’affaire. Mais son avenir reste incertain.
"Le but c’est qu’il puisse réintégrer le troupeau de chamois, et avoir la bonne distance avec l’humain. Là, on essaye une nouvelle technique, dans ce petit enclos, avec ce petit cabri de chèvre, où le but est d’avoir le moins de contact avec l’humain, pour qu’il arrive vraiment à garder sa place d’animal" explique, Aglaé Thierry, celle qui s'occupe de Pétole.
Une réintégration difficile
Dans cet immense parc où cohabitent une dizaine d’espèces, de tels sauvetages sont fréquents. Mais les soigneurs le savent, réintégrer un animal parmi les siens reste un défi. Trop d’imprégnations et des réflexes inadaptés perturbent le développement du caractère.
'Cabriole' illustre cette difficile réintégration, traitée au départ en animal de compagnie et devenue agressive à l’âge adulte. Claire Cachat, gérante du parc de Merlet décrit son comportement. "Vous voyez, elle a le poil hérissé. Tout de suite, elle doit se dire "hé ho, qu’est-ce qu’il se passe". C’est le sens de la hiérarchie qui se met en route à chaque fois qu’elle rencontre quelqu’un."
Attention aux faons retrouvés seuls, c'est normal
Et si parfois sauver un orphelin s’impose, dans la majorité des cas, les spécialistes rappellent qu’il ne vaut mieux pas s’en approcher.
"Chez les cervidés, que ce soit le chevreuil, les cerfs d’Europe par exemple, les mamans cachent leurs petits toute la journée. Donc, c’est tout à fait normal si on se promène en forêt, de trouver comme ça des petits faons. Souvent on nous appelle: "on a trouvé un faon, il est abandonné"." Et non, au final rassurez-vous, si vous en croisez lors de vos promenades. La maman n’est pas loin. "On y touche pas, on ne le bouge surtout pas, et encore moins le nourrir", précise Claire Cachat.
Pour Pétole, tout se jouera à la fin de l’été. Si tout se passe bien, le petit chamois rejoindra un groupe de congénère, au sein du parc animalier.