Par communiqué de presse, Evian-Thonon-Gaillard a choisi de mettre la pression afin de faire avancer le dossier de son futur stade. ETG explique être poussé par la Ligue de Football Professionnel qui a renforcé ses exigences en terme d'infrastructures et pourrait prendre des sanctions.
Il s'agit d'une décision technique et administrative mais qui, dans la pratique, peut avoir des conséquences extrêmement concrètes. Ce jeudi 11 juillet, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a accordé aux différentes équipes de Ligue 1 et Ligue 2 leurs "licences clubs" pour la saison 2013 / 2014.
Une licence créée et régulièrement durcie pour inciter et encourager les clubs à se professionnaliser au maximum (lire l'interview sur le site de la LFP). L'idée est de le pousser à développer et améliorer leur organisation et leur structure pour "rendre un spectacle et un sport encore plus attractif pour les joueurs, le public et les personnes qui font vivre et vivent du football" selon Hugues Moutouh, président de la Commission de gestion de la licence club à la LFP.
En jeu : le montant des droits télévisuels
Évidemment, cette année encore, l'ETG FC a obtenu sa licence. Mais avec un score dangereusement bas, le plus petit du foot français : le club haut-savoyard a récolté 5452 points quand le seuil minimal est de 5000 points.En dessous de cette barre fatidique, les clubs s'exposent en effet à des sanctions financières assez lourdes et se retrouvent privés d'une partie de leurs droits télévisuels, à savoir plusieurs millions d'euros. Ce qui, dans le cas de l'ETG qui ne dispose pas d'un budget illimité, se révélerait catastrophique.
"Il est désormais temps d'agir".
Par un communiqué de presse publié dans l'après-midi sur son site officiel, le club a donc décidé de mettre la pression sur les collectivités afin de "porter à la connaissance de l’ensemble des élus du département l’importance capitale pour le club d’accélérer le projet du nouveau stade".Le message se veut clair : sans un engagement financier plus important de la Région Rhône-Alpes, du Conseil général de Haute-Savoie et, dans une moindre mesure, de l'Agglomération d'Annecy, l'essor de l'ETG FC se verrait compromis : "sans une enceinte neuve et moderne, l’ETG FC ne pourra pas confirmer le magnifique élan entrevu au Stade de France", poursuite le communiqué.
Et de conclure par une phrase qui vaut tous les avertissements : "il est désormais temps d'agir".
La LFP parle de "pédagogie"
Pour se faire entendre auprès des élus, l'ETG FC pourra visiblement compter sur le soutien de la LFP. Sur son site web, celle-ci explique : "dans un contexte de réduction de leurs budgets, les collectivités sont légitimement inquiètes. A nous de leur faire comprendre les bénéfices qu’elles peuvent en retirer. Je pense par exemple à la sécurité où les normes imposées par le football professionnel vont au-delà des exigences".Pour l'instant, un budget de 50 millions d'euros
Le problème, c'est qu'à l'heure actuelle, les partenaires publics d'Evian-Thonon-Gaillard ne semble pas prêts à financer la construction d'un nouveau stade. L'enveloppe allouée au club par les collectivités serait de 50 millions, bien en dessous de ce qu'il faudrait pour construire une nouvelle enceinte de 20 000 places.Voilà donc un épisode de plus dans un dossier déjà secoué par de très nombreux rebondissements. Après la question de l'implantation du nouveau stade (Seynod, Etrembières ou le Chablais), après l'évocation d'une "simple" rénovation en profondeur de l'actuel Parc des Sports d'Annecy et après une guerre perdue avec l'UEFA pour faire jouer les Roses à Genève. Il y a quelques jours, la revue écologiste "Silence" avait classé le dossier du nouveau stage d'ETG dans la liste des 100 "projets inutiles" de France.