17 départements volontaires, dont la Haute-Savoie, vont expérimenter, dès la rentrée 2016, de nouveaux outils afin d'améliorer la mixité sociale dans leurs collèges et tenter de mélanger les enfants favorisés et ceux qui le sont moins.
Dans les secteurs concernés par l'expérimentation, les élèves seront répartis en fonction de leur milieu social, tout en tenant compte des contraintes géographiques. Pour cela, l'expérimentation se déroulera dans un "territoire pilote" par département, qui doit compter plusieurs collèges. En fonction des dossiers d'inscription, il s'agira ensuite de "dispatcher" les élèves pour que les établissements accueillent des publics variés.
Les familles pourront classer par ordre de préférence les établissements de leur zone d'affectation. Mais des critères précis entreront ensuite en ligne de compte: élèves boursiers (critère social), distance entre domicile et collège, choix pédagogiques (langues étrangères proposées, classes à horaires aménagés...), affectation en fonction de l'école primaire d'origine, etc.
Les 17 départements, de droite comme de gauche, concernés à ce stade par l'expérimentation sont: Doubs, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Seine-Saint-Denis, Haute-Savoie, Loire, Hérault, Meurthe-et-Moselle, Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Paris, Charente-Maritime, Ille-et-Vilaine, Bas-Rhin, Tarn et Haute-Garonne.
"Associer les parents, construire avec eux les critères d'affectation et les convaincre des bienfaits de la mixité scolaire sont indispensables à la réussite de ces expérimentations", souligne le ministère de l'Education nationale.
La Haute-Savoie y voit aussi un moyen d'équilibrer les élèves "ruraux" et "urbains" dans un même établissement.
Reportage à Rumilly de Serge Worreth et Ingrid Pernet-Duparc
La ségrégation sociale est nuisible pour les apprentissages des élèves en difficulté"
L'efficacité des expériences menées sera évaluée fin 2016. Y aura-t-il eu réduction de la ségrégation sociale? Quelles auront été les conséquences pour les résultats des élèves et le climat scolaire? Selon des chercheurs, la ségrégation sociale est nuisible pour les apprentissages des élèves les plus en difficulté (souvent issus des catégories les moins favorisées). Les meilleurs (souvent issus des milieux les mieux lotis) peuvent en revanche bénéficier, scolairement, de ne côtoyer que d'autres élèves eux aussi excellents. Mais la mixité sociale à l'école est bénéfique à tous en termes de cohésion sociale, soulignent les études.
Aucun enfant n'a intérêt à grandir dans une société fracturée, indique-t-on au ministère.