Les douaniers en grève à la frontière franco-suisse

Alors que des centaines de douaniers se rassemblaient devant le ministère de l'Economie et des Finances jeudi 21 novembre, d'autres organisaient une opération de sensibilisation à la frontière franco-suisse, à Bardonnex. Cause de leur grogne, le plan stratégique Douanes 2018. 

"C'est un ras-le-bol général de notre administration", a expliqué une douanière du Léman. 

Dans le cadre d'une journée de grève nationale - plutôt rare s'agissant de cette profession -, les douaniers de Bardonnex arrêtaient les voitures pour distribuer des tracts et expliquer leur situation. Car les premières victimes des suppressions d'emplois aux douanes, pourraient bien être les populations. L'une des grande missions de la profession étant la protection des personnes envers les contrefaçons, la lutte contre les fraudes et les trafics, et tout ce qui concerne les marchandises en général. 

A l'origine du mouvement, un projet "sorti du bois" la semaine dernière, qui prévoit "en filigrane" de poursuivre les suppressions de postes et de réduire les activités de contrôle des agents. Ce projet stratégique 2013-2018 de leur administration, ils n'en veulent pas.

Rien qu'à Bardonnex, le plus gros poste frontière entre la France et la Suisse, situé à quelques kilomètres de Genève, ils étaient plus de 1000 il y a 10 ans... Aujourd'hui ils ne sont plus que 450, un effectif qui devrait encore diminuer. Chaque jour, plus de 160.000 véhicules transitent à cet endroit. Les saisies de ces douaniers représentent une véritable manne financière pour l'Etat. 

Lieu de tournage : Poste de douane de Bardonnex, Frontière franco-suisse; Nathalie, Yannick Bouvry de la douane du Léman


Un mouvement national suivi par 70% de la profession 


Dans le même temps, plusieurs centaines de douaniers se sont rassemblés devant le ministère de l'Economie et des Finances, pour réclamer davantage de moyens et dénoncer les suppressions de postes. Le rassemblement, à l'appel de l'ensemble des syndicats de douaniers (CFDT-CGT-CFTC-FO-Solidaires-Unsa), a réuni "un petit millier" d'agents, selon un responsable syndical.

"On sent que leur vision, c'est encore d'enlever au minimum 2.000 emplois dans le cadre du projet stratégique, et plus si affinités", ont rappelé les syndicats. L'Hexagone compterait quelque 16.500 douaniers aujourd'hui contre plus de 20.000 il y a dix ans.

Les syndicats exigent, a expliqué Sébastien Gehan (CGT), l'arrêt des suppressions de postes et des fermetures de services, ainsi que la fin des réductions des budgets de fonctionnement. Pour le syndicaliste, "on fait croire aux citoyens et aux consommateurs qu'ils sont protégés", mais "aujourd'hui, 99% des marchandises importées ou exportées en France ne sont pas contrôlées". Or, il rappelle que les douaniers réalisent notamment 80% des saisies de contrefaçons, qu'il s'agisse de médicaments ou de jouets. "Si la douane s'effondre, ce sont les citoyens qui sont en danger", a-t-il prévenu.

En outre, la douane est "une administration qui coûte très peu" et qui rapporte "15% des recettes de l'Etat", un fonctionnaire des douanes rapportant ainsi "sept fois plus que ce qu'il coûte à l'Etat" a-t-il ajouté.

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