Au volant de sa machine de plusieurs tonnes, l'artiste façonne les futures pistes pour les skieurs half-pipe. Les équipes de France 2 ont rencontré Dimitri Goris, samedi 9 février, professionnel du damage dans les stations de sports d'hiver.
Des bosses, des creux et des courbes pour amateurs de sensations fortes. A Avoriaz, en Haute-Savoie, ces formes sont le résultat d'un artiste du damage : Dimitri Goris. Il façonne ces "snow parks" depuis plus de 15 ans. Tenu par un câble sur une pente abrupte, il forme le futur half-pipe, un tube de neige sur lequel les riders pourront se ruer.
Pour Dimitri Goris, c'est une passion qui n'a pas nécessité de formation. "Il n'y a pas d'école. Moi, j'ai tout appris sur le tas", explique-t-il. L'artiste dresse des murs latéraux de cinq mètres de haut et déplace pour ce seul espace 15 000 mètres cubes de neige, soit l'équivalent en volume de six piscines olympiques.
"Les commandes sont super précises. On peut travailler au centimètre près, couper toutes les petites aspérités et tout lisser", reprend Dimitri Goris. Après quinze jours de travail, le résultat est impressionnant.
Une fois la piste façonnée, les collègues de Dimitri testent l'ouvrage pour détecter le moindre défaut. "Ca évite les accidents parce que si c'est dangereux, il faut qu'on fasse remonter l'information", assure le dameur.
Champion de France de la conduite de dameuses
"Et tester le module, c'est la meilleure façon de savoir s'il fonctionne ou pas", ajoute Nicolas Rosset, shaper (ou testeur). Autour de Dimitri, toute une équipe de damage s'est constituée : une dizaine de personnes qui modèlent cinq snow parks. Pendant que, lui, sculpte les tremplins aux manettes de sa machine, ses collègues réalisent les finitions à la pelle.
"On travaille ensembe, c'est ce qu'il y a de plus efficace", reprend Nicolas Rosset. Et même avec ces monstres de plus de 7 tonnes, habileté et précision sont indispensables. Chaque année, lors d'un championnat, les meilleurs dameurs testent leurs aptitudes comme soulever un ballon et le reposer ou faire tomber une quille sur le côté sans en toucher une autre tute proche.
A ces jeux d'hiver, Dimitri accumule les récompenses. L'empreinte de son travail reste éphémère. Un travail incessant qu'il faut recommencer chaque jour sur les pistes.