Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, était en visite officielle en Haute-Savoie ce jeudi 24 août afin de présenter les orientations économiques du gouvernement pour cette nouvelle rentrée. Voici ce qu'il faut retenir de sa venue.
Bruno Le Maire était en visite en Haute-Savoie ce jeudi 24 août à l'occasion de sa rentrée politique. L'occasion pour le ministre de l'Economie et des Finances de présenter les orientations économiques du gouvernement. Voici ce qu'il faut retenir de sa visite dans deux entreprises à Thônes et à Alex :
Inflation alimentaire : une rencontre entre distributeurs et industriels
"Nous réunirons la semaine prochaine les distributeurs et industriels pour faire un nouveau point sur la lutte contre la vie chère", a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, alors que les prix sont loin de baisser dans les supermarchés.
"J'avais indiqué que l'inflation commencerait à ralentir à l'été 2023. Nous y sommes. Les chiffres de l'Insee confirment que l'inflation a commencé à ralentir cet été. (...) Pour autant, il y a loin de la vérité des chiffres à la réalité du portefeuille et du quotidien. Avec la ministre Olivia Grégoire, nous réunirons la semaine prochaine les distributeurs et industriels pour faire un nouveau point sur la lutte contre la vie chère", a-t-il fait savoir. La date du rendez-vous n'est pas encore connue.
L'Institut national de la statistique a mesuré la flambée des prix dans l'alimentaire à 12,7 % sur un an en juillet, une forte hausse toutefois moindre qu'en juin (+13,7 % sur un an). Une réduction du niveau d'inflation n'est pas une baisse de prix mais une moindre hausse. En outre, les prix avaient déjà commencé à s'apprécier il y a un an. Au total sur deux ans, l'inflation dans les grandes surfaces est supérieure à 21 %, rappelait jeudi le média spécialisé LSA associé au panéliste Circana.
Un soutien réaffirmé aux entreprises
La politique favorable aux entreprises sera maintenue et la priorité doit aller aux revenus du travail plutôt qu'aux allocations, a expliqué jeudi Bruno Le Maire : "Nous ne dévierons pas d'un pouce de la seule politique économique qui a donné les meilleurs résultats que la France ait connus depuis 40 ans : la politique de l'offre."
"Il faut continuer à baisser les impôts : on le fera sur les impôts de production parce que ça pénalise l'industrie et on le fera aussi sur les ménages, l'impôt sur le revenu avec une baisse de deux milliards d'euros que nous ferons dès que les conditions seront réunies", a ajouté Bruno Le Maire.
Soucieux de mieux protéger les brevets et la propriété intellectuelle, Bruno Le Maire a annoncé vouloir renforcer le contrôle des investissements étrangers, en l'élargissant "aux activités d'extraction et de transformation des matières premières critiques".
La suppression de la CVAE d'ici 2027
Dans le prolongement de ce soutien annoncé aux entreprises et à "la politique de l'offre", Bruno Le Maire a annoncé la suppression totale de la CVAE, impôt de production pesant sur les entreprises, à la fin de 2027.
La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sera "définitivement supprimée" d'ici à la fin 2027, et "la baisse de cet impôt continuera dès 2024", a spécifié le ministre, alors que le gouvernement avait tablé initialement sur une suppression dès 2023 avant d'envisager de l'étaler sur deux ans.
Vers un renforcement du paiement des amendes forfaitaires
Le ministre s'est engagé à "s'attaquer au problème du recouvrement des amendes". Selon lui, l'Etat ne récolte qu'un tiers du montant des amendes forfaitaires infligées. "L'exemplarité de l'Etat suppose que les règles soient les mêmes pour tous, partout sur le territoire", a-t-il estimé.
"Personne ne peut comprendre (...) que vous ayez des centaines de milliers d'amendes qui ne sont jamais payées par des personnes qui ne respectent aucune règle, aucun droit, aucune obligation. (...) Je ne peux pas accepter qu'un tiers seulement des amendes forfaitaires délictuelles fassent l'objet d'un paiement effectif", s'est-il désolé.
Tous les délinquants doivent être poursuivis et frappés au portefeuille lorsqu'ils ne paient pas leurs amendes.
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie.
La procédure d'amende forfaitaire, réservée à l'origine aux contraventions, a été élargie aux délits routiers en 2016, avant d'en concerner d'autres, notamment l'usage de stupéfiants, l'occupation illicite de terrain public ou privé, ou l'occupation des halls d'immeubles.
"Tous les délinquants doivent être poursuivis et frappés au portefeuille lorsqu'ils ne paient pas leurs amendes", a déclaré Bruno Le Maire avant d'expliquer : "Nous allons donc réorganiser la chaîne de traitement des amendes, favoriser le paiement des amendes le plus tôt possible et fiabiliser les informations qui remontent à la Direction générale des finances publiques pour qu'elle puisse sanctionner sans délai les défauts de paiement des amendes de tous les citoyens français, dans tous les coins du territoire, à tout moment."