Deux sœurs tentent tant bien que mal de résister aux pressions répétées des promoteurs. Elles entendent bien conserver leur petite maison, en dépit du vaste programme immobilier mené depuis quelques années à Seynod.
Reportage. Elles sont peu à peu détruites ces maisons des années 50. Le long de la RD 1201 à Seynod, il n’en reste en effet plus beaucoup. À leur place, d’innombrables chantiers voient le jour. Ce quartier renaît sous les yeux de ses habitants originels. Et ils ne le reconnaissent pas vraiment.Deux sœurs, Simone Vindret et Jeannine Charlet, sont désormais totalement encerclées par des grues, des tractopelles et des terrains en perpétuelle construction. Mais à Seynod, ce vaste programme immobilier mené depuis quelques années ne plaît pas à tout le monde.
«Ça nous fait mal au cœur de voir les maisons tomber juste à côté de chez nous. Cinq viennent d’être détruites. Les gens qui y habitaient étaient nos voisins. Désormais, nous sommes seules», explique Jeannine. Seules face à la pression des prometteurs. Les deux sœurs ont jusque là toujours refusé de répondre à leur sollicitation.
Reportage de Aurélie Massait-Salamanca et Didier Albrand
Intervenants: Jeanine Charlet; Simone Vendret; Bernard Alligier, 3ème adjoint à la mairie de Seynod en charge de l'urbanisme et de l'aménagement
Un projet immobilier lancé en lieu et place de leur maison
Un jour, un peu par hasard, elles apprennent, au cours d’une réunion à la mairie, qu’un projet immobilier a été lancé et est censé remplacer leur maison. «Nous avons été surprises. Mais nous n’avons pas envie de partir. Nous sommes bien chez nous», confie Simone.Du côté de la mairie, on nie en bloc les allégations des deux sœurs. Il n’existerait aucun projet sur ces parcelles. «Il y a expropriation quand il y a un projet d’intérêt public et aujourd’hui ce n’est pas le cas. Il y a bien un projet de requalification de la RD 1201, mais ce n’est pas pour demain», affirme Bernard Alligier, 3ème adjoint à la mairie de Seynod.
Nos deux sœurs pourront peut-être rester chez elle encore quelques temps. Surtout si elles ne répondent pas aux sirènes un tantinet pressentes des promoteurs.