Un pharmacien d'Annecy, qui facilitait l'accès des toxicomanes aux produits de substitution, a été mis en examen pour trafic de stupéfiants. "C'est quelqu'un de fragile et dépressif qui affirme avoir agi ainsi pour aider des toxicomanes dont la situation le touchait", a déclaré le procureur.
Le pharmacien falsifiait des ordonnances ou délivrait des produits de substitution sans ordonnance et acceptait en échange toutes sortes de biens tels que des vélos, des bouteilles de whisky.
Âgé de 48 ans, il dit avoir par la suite été victime de pressions des toxicomanes qui lui demandaient de nouveaux produits. Placé en garde à vue mercredi, il a été mis en examen jeudi soir pour trafic de stupéfiants, facilitation à autrui de trafic de stupéfiants, délivrance irrégulière de médicaments classés au tableau B (stupéfiants), faux et usage de faux et recel de biens. Remis en liberté sous contrôle judiciaire, il a interdiction d'exercer sa profession.
L'homme n'aurait pas agi de la sorte pour des motivations pécuniaires selon les premiers éléments de l'enquête. "Il le conteste formellement", a précisé le procureur Eric Maillaud.
La femme du pharmacien a aussi été entendue mais n'a pas été mise en examen. Les employés de la pharmacie ont été mis hors de cause. "Il était le seul à avoir le contact avec les toxicomanes, qui venaient tard le soir à la pharmacie", a expliqué M. Maillaud. C'est un toxicomane qui a dénoncé le pharmacien à la police. Celui-ci risque 10 ans de prison.
La pharmacie du Vieil Annecy, une des plus importantes de la ville, réalise un chiffre d'affaires conséquent.