C'était en août 2006. Michel Butor, -qui vient de mourir à l'âge de 89 ans-, avait reçu une équipe de France 3 Alpes à son domicile de Lucinges, non loin d'Annemasse. Avec simplicité et chaleur, l'écrivain avait accepté d'entrebailler une porte sur son univers. Un entretien à redécouvrir.
C'était l'un des derniers survivants du Nouveau Roman, un courant de jeunes écrivains qui avait imaginé dans les années 60 de bousculer les codes de la littérature en se détachant de la forme traditionnelle pour représenter le monde un peu à la manière des cinéastes avec leur caméra.
Michel Butor, évidemment connu et reconnu pour "la Modification", a tracé son sillon au coeur des mots comme romancier insatiable, il a également publié des poèmes, des essais et des critiques d'art.
En ce mois d'août 2006, il parlait du voyage auprès de ses chers mots, de la nécessité aussi de prendre du recul pour mieux les choyer. En regardant les montagnes et Genève toute proche, il évoquait cet oeil qui se joue des frontières: "on peut mettre des douaniers partout, le regard passe au-delà et c'est ça qui est passionnant."
Reportage Ingrid Pernet-Duparc, Serge Worreth et Azedine Kebabti