Hydroélectricité: Alstom déploie ses ambitions mondiales depuis Grenoble

Des ingénieurs s'activent autour d'une immense turbine en acier pour en terminer les soudures. Dernière innovation d'Alstom en hydroélectricité, entièrement développée à Grenoble dans le centre de recherche de référence du groupe, elle sera installée en 2015 sur un barrage en Suisse.

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Cette turbine-pompe a la particularité de pouvoir faire varier sa vitesse de manière plus importante que les turbines classiques, ce qui augmente la flexibilité et le rendement des grands barrages, un enjeu majeur avec le développement des énergies renouvelables intermittentes. Plusieurs exemplaires d'une capacité de 150 et 250 mégawatts seront installés pour la première fois en 2015 sur deux barrages suisses, à Lenthal et Nant de Drance. Alstom a également signé un contrat avec EDF pour son barrage de Cheylas près de Grenoble. Un autre exemplaire sera installé dans les prochaines années en Inde.

Cette nouvelle machine est le fruit de près de dix ans de recherches, menées dans le Centre mondial de technologie de Grenoble. Ici, près de 900 ingénieurs, techniciens et ouvriers d'Alstom imaginent, conçoivent et testent les technologies de demain de l'énergie hydroélectrique.

Ce laboratoire d'essais est présenté par Alstom comme le plus grand au monde consacré à l'hydraulique avec six plateformes d'essais qui reproduisent fidèlement l'activité d'un barrage pour tester les turbines en version modèle réduit, avant de lancer la production en taille réelle.
Alstom, qui possède quatre centres de recherches dans le monde dédié à l'hydraulique, a fait de Grenoble son pole mondial en R&D et veut désormais pousser au développement d'une filière d'excellence dans la région.

Une chaire industrielle baptisée Hydro'Like

"Nous faisons déjà vivre 250 sous-traitants dans la région et injectons 25 millions d'euros dans le tissu économique et social chaque année. Nos effectifs sont passés de 500 à 850 personnes depuis 2008", détaille Bertrand Filet, directeur du site. Et le groupe a inauguré cette semaine avec l'Institut polytechnique de Grenoble une chaire industrielle baptisée Hydro'Like, une première en France. 

Sur l'exercice 2013/2014, le groupe a investi près de 800 millions d'euros en recherche et développement mais il garde secrète la part dédiée à Alstom Hydro, consentant simplement à dévoiler avoir déboursé 20 millions d'euros rien que pour rénover le site de Grenoble, qui a été officiellement inauguré il y a un an.

Dans un marché mondial très concurrentiel, où Alstom est au coude à coude avec l'allemand Voith et l'autrichien Andritz, la R&D est essentielle, plaide Maryse François-Xausa, senior vice-présidente de la R&D de la branche renouvelable du groupe. "Gagner 1% de rendement sur des machines de près de 1.000 MW qui vont fonctionner pendant 40 ans, cela représente beaucoup au bout du compte", explique-t-elle.

Retour en grâce de l'hydroélectricité

Pour Alstom, l'enjeu est de profiter du retour en grâce de l'hydroélectricité, qui représente actuellement 16% de la production mondiale d'électricité.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, seulement 33% du potentiel hydroélectrique est actuellement exploité. "L'hydroélectricité va se développer sur trois aspects: les nouveaux projets dans les pays du sud qui ont besoin de produire plus d'énergie, la réhabilitation des vieux barrages en Europe et en Amérique du Nord et le stockage d'électricité grâce aux turbines-pompes", affirme Maryse François-Xausa.

"Nous avons 140 projets en cours dans le monde", affirme Bertrand Filet, pour lesquels les turbines sont construites dans un des neuf sites de production du groupe dédiés à l'hydro, dont deux sont en France, à Grenoble et Belfort.

Alstom représente déjà 25% des capacités installées dans le monde. Il a notamment fourni des turbines pour les projets géants du barrage des trois-gorges en Chine ou d'Itaipu au Brésil. Ces deux pays et l'Inde possèdent trois des plus gros potentiels au monde, mais des fabricants locaux d'équipements hydrauliques, comme le chinois Dongfang Electric, y ont émergé ces dix dernières années.

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