Un imam tunisien, recruteur présumé de jihadistes pour la Syrie, arrêté à Grenoble

Sur ordre du ministère de l'Intérieur, la police a arrêté un imam tunisien de 28 ans, à la sortie d'une mosquée de Grenoble. Il serait soupçonné d'être lié aux réseaux fondamentalistes tunisiens et de recruter des jeunes jihadistes envoyés en Syrie. L'individu a demandé l'asile.

Il s'appelle Ahmed B., ce tunisien de 28 ans, résident français, imam, est soupçonné d'être un recruteur de jihadistes. Il a été interpellé mardi 3 juin, vers 17 heures, à Grenoble, "dans la plus grande douceur", rapporte la police.

L'homme sortait de la mosquée Al-Kawthar de Grenoble. Il n'était pas loin de son domicile, dans le village olympique, côté Grenoble, près du quartier de La Villeneuve. La procédure d'expulsion n'autorisant pas à forcer l'entrée d'un appartement, c'est donc dans la rue qu'il a été arrêté. Les forces de l'ordre l'ont salué et lui ont tout simplement demandé de les suivre, ce qu'il a fait.

Le jeune homme a été conduit au centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry. Ayant demandé l'asile (après son interpellation), le juge des libertés devrait se prononcer dans les cinq jours sur les suites à donner (on non) à sa détention. La date limite est prévue dimanche.

Récit Marion Feutry et Dominique Bourget


L'individu a fait valoir ses droits. Il a effectué une demande d'asile et aurait attaqué l'arrêté d'expulsion à l'origine de son interpellation. Un arrêté d'expulsion qui ne s'explique pas par une situation irrégulière : l'individu possède une carte de résidant valable de 2008 à 2018.

Il s'agit d'un homme peu connu en Isère, comme l'affirme le Président du conseil des imams de l'Isère
Intervenant : Mohamed Laakri, Président du conseil des imams de l'Isère

Soupçonné par les services secrets

Cette arrestation est une commande de Paris. "Le Ministère de l'Intérieur considère que la présence de cet homme est contraire aux intérêts de l'Etat et de la sécurité intérieure", explique la police grenobloise.

Établi en France depuis plusieurs années, Ahmed B. aurait effectué plusieurs mois d'emprisonnement en Tunisie en raison de son engagement dans la mouvance salafiste. Surtout, la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure - services secrets français) le pense lié aux réseaux fondamentalistes tunisiens. Il aurait une fonction de recruteur, à Grenoble, de jeunes hommes à envoyer en Syrie pour être formés au Jihad.

Un jihadiste grenoblois de 23 ans était mort mi-février à Homs, en Syrie, d'une balle dans le coeur, avait-on appris auprès de sa famille. Fin février, une adolescente grenobloise de 14 ans, signalée en fugue par ses parents, avait été interceptée à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry alors qu'elle était sur le point d'embarquer vers la Turquie "pour rejoindre le jihad".
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