Baptiste Bellavia, moniteur à La Toussuire, en Savoie, a été exclu une semaine par l'ESF.
La Toussuire : moniteur mis à pied
Une semaine d'exclusion en pleine vacances d'hiver : c'est la sanction infligée à Baptiste Bellavia. l'ESF n'a pas du tout digéré ses propos. Ce moniteur de la Toussuire a notamment comparé son syndicat local à une république bananière.
L'Ecole du ski français a sanctionné d'une semaine d'exclusion un moniteur de ski qui avait qualifié son syndicat local de "république bananière" dans la presse, une procédure disciplinaire très rare, a-t-on appris mardi auprès de l'ESF et de l'avocat du moniteur.
Baptiste Bellavia, moniteur à La Toussuire, en Savoie, a été exclu du samedi 18 au samedi 25 février 2012 par le comité de direction du syndicat national, ont indiqué mardi l'avocat de ce dernier et un responsable du Syndicat National des Moniteurs du Ski Français (SNMSF), structure juridique de l'ESF.
"Cette sanction est ridicule", a dénoncé Me Marc Baclet, avocat de M. Bellavia.
Selon Me Baclet, son client "ose dire ce qui va mal dans les écoles de ski en France". Il avait notamment dénoncé "le manque de transparence" des comptes du syndicat local des moniteurs de La Toussuire.
Fondateur d'une Association de défense des droits des moniteurs, M. Bellavia avait aussi apporté son soutien aux cinq moniteurs de ski, âgés de 57 à 62 ans, qui avaient attaqué en novembre un syndicat local de l'ESF, devant le tribunal d'Albertville, pour "discrimination liée à l'âge".
"Il a le malheur d'ouvrir la bouche et la sanction tombe immédiatement", a pointé M. Baclet.
Ce dernier a annoncé qu'il avait assigné le SNMSF devant le tribunal de grande instance d'Albertville pour contester cette décision.
Jean-Marc Simon, directeur du SNMSF, a pour sa part expliqué à l'AFP que M. Bellavia avait été "invité à deux reprises à venir discuter au syndicat national afin d'échanger nos points de vue et d'avoir une discussion contradictoire et honnête".
Or, M. Bellavia "n'a pas voulu venir discuter", a-t-il dit.
"Le comité de direction a considéré que son attitude n'était pas acceptable. On ne peut pas critiquer à l'extérieur et refuser de venir discuter en interne", a-t-il ajouté.
Selon Me Baclet, son client n'a pu se rendre aux convocations du SNMSF, en raison de son activité d'artisan-taxi qu'il cumule avec celles de moniteur de ski.
<<< le reportage de Faiza Garel Younsi & Julien Voigt