L'un des cinq soldats tués dans un attentat suicide en Afghanistan était basé à Lyon.
LYON, Un soldat lyonnais tué en Afghanistan
L'un des cinq soldats tués dans un attentat suicide en Afghanistan était basé à Lyon, au Sirpa-terre.
La France a subi mercredi, avec la mort de cinq de ses soldats dans un attentat-suicide, son plus grave revers en Afghanistan depuis l'embuscade d'Uzbin (dix morts en août 2008), alors que Nicolas Sarkozy vient d'annoncer le retrait d'un quart des troupes d'ici fin 2012.
Cinq soldats français et un civil afghan ont été tués dans un attentat-suicide commis lors d'une assemblée de notables dans la vallée de Tagab, dans la province de Kapisa (nord-est de Kaboul). Quatre autres soldats français et trois civils afghans ont aussi été grièvement blessés, lorsqu'un terroriste a déclenché sa bombe tout près d'eux.
Les cinq soldats tués, âgés de 27 à 38 ans, étaient issus d'unités basées à Pamiers, Montauban et Lyon. Les identités de quatre d'entre eux seulement ont été diffusées. Il s'agit du lieutenant Thomas Gauvin, 27 ans, et de l'adjudant Laurent Marsol, 35 ans, du 1er RCP de Pamiers (Ariège), de l'adjudant Emmanuel Techer, 38 ans, du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban et du caporal-chef Sébastien Vermeil, 31 ans,
du Sirpa terre image de Lyon où il était opérateur audiovisuel. Selon le ministre de la Défense, Gérard Longuet, l'un des quatre militaires blessés est "très abîmé" et devait être rapatrié en France. La situation des trois autres était "sous contrôle".
En six mois, le bilan s'est dramatiquement aggravé pour les forces françaises. 17 soldats français sont morts dans le pays depuis le début de l'année, soit près du quart des 69 militaires qui y ont trouvé la mort depuis le déploiement des forces de l'Otan, après le 11 septembre 2001. 2011 est déjà l'année la plus meurtrière pour les forces françaises depuis le début du conflit. La plupart des soldats tombés en Afghanistan ont été victimes de bombes artisanales ou tués lors d'accrochages avec les insurgés dans les vallées de l'est du pays, proches du Pakistan. Une région montagneuse qui reste un bastion des talibans, malgré le renforcement de la présence française sur le terrain. Le prix à payer est de plus en plus lourd pour les forces françaises.
L'attentat-suicide de mercredi vient rappeler qu'un début de retrait ne signifie pas la fin du conflit et que les prochains mois risquent d'être difficiles pour les soldats de l'Otan. Il intervient au lendemain de la visite-surprise en Afghanistan du président Nicolas Sarkozy durant laquelle il a annoncé que la France retirera d'ici fin 2012 1.000 de ses 4.000 soldats présents dans le pays. Fin 2014, a-t-il dit, "il n'y aura plus d'unités combattantes" dans ce pays". Le commandant des troupes françaises en Afghanistan, le général Emmanuel Maurin, avait expliqué au chef de l'Etat que les insurgés recherchaient "le coup d'opportunité contre les forces françaises", évoquant "une radicalisation de l'insurrection". L'état-major français veut éviter à tout prix de donner l'impression d'un retrait dans le désordre sous la pression des insurgés.