Ce vendredi 7 mai, aux alentours de 11 heures, une joggeuse découvre les restes d’une coulée de neige sur un chemin sec, dans le massif des Aiguilles Rouges. Même si les images sont surprenantes, les avalanches dites « naturelles » n’ont rien d’inhabituelles.
Camille connaît bien ce parcours de course qu’elle emprunte fréquemment. Il est près de chez elle, sous la montagne du Brévant, à 1600 mètres d’altitude. Ce vendredi 7 mai, sa montre affiche 11 heures lorsqu’elle remarque une multitude de boules de neige sur son chemin de course.
« Je ne suis pas surprise, juste étonnée à ce moment-là. » La joggeuse, qui est également pisteuse-secouriste, analyse rapidement la situation.
Elle estime qu’une avalanche s’est déclenchée, environ une heure avant son arrivée. « La neige est fraîche, et il y a encore des boules de neige qui tombent, ça doit être une avalanche de fonte comme les températures étaient plus douces ces derniers jours », explique-t-elle.
Des avalanches de fonte sont « courantes » en cette période de l’année confirme Frédéric Jarry, chargé de mission à l’Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches (Anena).
Ces avalanches sont liées à « une humidification superficielle de la neige suite à un réchauffement, accompagné ou non de pluie », explique le spécialiste.
« Elles sont spontanées, c’est extrêmement rare qu’elles fassent des victimes » ajoute-t-il. Ces avalanches sont très différentes de celles qui se sont produites ces derniers jours dans les Alpes, et qui ont fait 12 victimes en une semaine.
Depuis ce 7 mai, des chutes de neige ont été observées sur les Alpes centrales par Météo France, qui souligne les risques toujours présents en haute montagne.
Mais la particularité de cette avalanche, reste la formation de boules de neige, presque parfaitement ronde. « C’est ce qui arrive quand la neige est composée d’eau liquide et que la pente est dégagée. Lors de l’écoulement, elle forme alors de belles boules, ce qui est impressionnant », explique Cécile Coleou, responsable de la cellule montagne et nivologie de Météo France.
Quant au risque de passage sur ce chemin, fermé en hiver, rien ne justifie sa fermeture en printemps, selon Camille. « On peut l’entendre ou le voir avant, c’est comme regarder avant de traverser la route. »
C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait ce jour-là. Après avoir pris quelques photos et une vidéo de la scène, la joggeuse a poursuivi tranquillement son chemin.