La résidence secondaire du compositeur français Olivier Messiaen sur les rives du lac de Laffrey (Isère) va se transformer en "petite villa Médicis des Alpes", susceptible d'accueillir en résidence jusqu'à cinq artistes.
Les trois petits bâtiments blancs aux volets bleus seront inaugurés les 1er, 2 et 3 juillet avec une série de concerts. La résidence "pourra être ouverte à un quatuor à cordes qui viendra s'y retirer pour préparer un concert, à un compositeur, mais aussi à un ornithologue, car Messiaen était un fou d'oiseaux, allant jusqu'à inventer un système, resté à ce jour secret, de transcription de leurs chants", explique Bruno Messina, directeur général de l'Agence iséroise de diffusion artistique qui assurera la gestion culturelle de l'établissement.
C'est l'aboutissement du vœu testamentaire de Messiaen qui avait voulu que la maison où il composa l'essentiel de son répertoire et près de laquelle il est enterré devienne un lieu cultivant la mémoire de son œuvre. Bien loin de ressembler au somptueux palais de la Renaissance de l'Académie de France à Rome, la maison Messiaen "rivalise par sa modestie". "C'est une anti-villa Médicis", lance le directeur.
Vue depuis la Maison Messiaen qui sera inaugurée début juillet à Saint-Théoffrey, en Isère. Très classe, oui ! pic.twitter.com/PUd8dSc9wP
— Aurélien Martinez (@Aurelien_PB) 23 juin 2016
1,2 million d'euros de travaux
Une petite maison posée dans la prairie, qu'Olivier Messiaen fit construire en 1936, est accompagnée d'un garage et d'un bâtiment plus imposant, "construit de bric et de broc par des ouvriers yougoslaves après guerre", décrit Pierre Moreau, assistant maître d'ouvrage pour la Fondation de France qui a reçu la maison en legs.
Très modernes et éclairées, les pièces ont été débarrassées du bric-à-brac kitsch et des objets religieux qu'affectionnait le compositeur. Et sont désormais équipées de mobilier Ikea. "On a fait le parti pris du fonctionnel", justifie Bruno Messina.
Passion Messiaen
Les résidents, dont le séjour sera d'une durée variable, devront proposer une "restitution" de leur travail au public via un concert, une "master class" ou l'ouverture de leur atelier.
Pour marquer la résurrection du lieu, Bruno Messina, par ailleurs directeur artistique du Festival Berlioz, a voulu organiser une série de concerts, regroupés sous la bannière "Passion Messiaen".
Les festivités marqueront aussi le transfert de propriété de la maison à la Communauté de communes de Matheysine, Corps et Valbonnais.