Haut lieu de pèlerinage marial en Isère, le sanctuaire de Notre-Dame de la Salette n'a pas fait le plein en ce jour de l'Assomption. Les pèlerins étaient deux fois moins nombreux que d'habitude en raison de la crise sanitaire.
Le pèlerinage de l'Assomption a pris une allure inhabituelle. Les fidèles sont venus masqués et en comité réduit pour assister à la messe en l'honneur de la vierge Marie au sanctuaire de Notre-Dame de la Salette, en Isère. L'événement réunit généralement plus d'un millier de personnes, on en comptait deux fois moins ce samedi 15 août.
La vierge Marie serait apparue à deux enfants, en 1846, dans ce sanctuaire perché à 1 800 mètres d'altitude. Il s'agit du deuxième lieu, après Lourdes, à attirer le plus de pèlerins pour l'Assomption. "Il y a quand même du monde pour l'année que l'on vit, une année un peu difficile", juge un bénévole. Les visiteurs étrangers manquent à l'appel, faute de voyages organisés.
Et les pèlerins, pour la plupart originaires des environs, qui sont venus assister à la messe ont dû se munir d'un masque. Un arrêté municipal l'imposait toute la journée, même en extérieur. "Il y a toujours des réfractaires qui ne veulent pas porter le masque, mais on essaye, avec délicatesse, de leur demander de le mettre... C'est pas toujours évident", concède Nathalie Fournier, responsable de l'accueil des pèlerins à Notre-Dame de la Salette.
"Ne nous laissons pas enfermer dans les peurs"
La situation sanitaire était au cœur des préoccupations des fidèles. "Avec ce qu'il se passe, on espère que ça va s'améliorer... avec le Covid, dit l'un d'eux. C'est pour ça qu'on est venus, pour prier un peu (...) On prie pour que ça s'améliore." Et le masque ne semble pas avoir perturbé les prières, au contraire, il a rassuré pour bon nombre de fidèles interrogés.
La messe a été célébrée par l'évêque du diocèse Grenoble-Vienne, Mgr Guy de Kérimel. Dans son homélie, il est revenu sur la pandémie, elle ne doit pas nous empêcher de vivre, selon lui. "Ne nous laissons pas enfermer dans les peurs, a-t-il déclaré. Que nous ayons des peurs, c'est légitime, mais (...) nous devons faire attention à ne pas nous replier sur nous-mêmes et ne faisons pas de notre santé l'absolu. Ce n'est pas notre dieu (...) Essayons de bien vivre avec le temps qui nous est donné et de vivre pleinement."
"J'ai vu les peurs augmenter et c'est toujours dangereux quand ce sont les peurs qui mènent une société, estime également Mgr Guy de Kérimel. Nous avons des gens qui ne sont pas encore revenus dans nos églises par peur (...) On ne peut pas vivre sans confiance et sans prendre le risque de la confiance."