Borne de téléconsultation à Sassenage : un "pis-aller" selon l'Ordre des médecins de l'Isère

Pour faire face à la pénurie de médecins dans sa commune, le maire de Sassenage (Isère) a installé une borne de téléconsultation. Un dispositif utile en cas d'urgence, mais qui ne remplace en aucun cas l'acte médical selon le conseil départemental de l'Isère de l'Ordre des médecins.

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Fini la table d'examen et place à la borne de téléconsultation. Dans la commune de Sassenage, le maire a succombé aux sirènes de la technologie. Depuis deux semaines, les habitants peuvent consulter un médecin à distance. 

Il faut dire que l'édile n'avait pas tellement le choix. Récemment, la commune a perdu quatre de ses médecins. Il ne reste plus que sept praticiens pour 12 000 habitants. "Nous avons pensé à construire une maison de santé, et même à offrir gratuitement le local d'un de nos médecins partis à la retraite. Mais personne ne s'est manifesté", regrette Christian Coigné. 

Un outil connecté, accessible sans rendez-vous

Depuis quelques mois, nombre de ses administrés sont contraints de se rendre jusqu'à Voiron, Grenoble ou Crolles. "Il s'agit d'une offre supplémentaire, à destination des personnes qui ont besoin de soins en cas d'urgence", explique le maire de Sassenage.  

La borne, située dans le CCAS, est accessible sans rendez-vous pour les médecins généralistes, et sur rendez-vous pour les spécialistes. Il comporte six outils, dont un tensiomètre et un stéthoscope, que le patient peut utiliser sous les conseils du praticien qui apparaît à l'écran. 

"Tout a été pensé pour que le patient puisse évoluer en autonomie", assure Sylvain Vallario, responsable du développement à Tessan, l'entreprise qui conçoit ces bornes de téléconsultation. 84% de nos patients interrogés oublient la distance, car nos médecins sont formés à la téléconsultation et créent très rapidement du lien avec eux." 

"C'est un pis-aller"

Le conseil départemental de l'Isère de l'Ordre des médecins, lui, reste vigilant. "La borne de téléconsultation est un pis-aller. Tôt ou tard, il faudra un examen médical car c'est ce sur quoi repose l'acte médical", souligne Pascal Jallon, son président. Il cite par exemple la difficulté de diagnostiquer à distance la cause d'un mal de ventre ou de gorge du patient. 

Cependant, il reconnaît que le dispositif peut se révéler utile en cas d'urgence. "Cela peut éviter d'encombrer les urgences par exemple. Mais il faudrait que le patient soit accompagné d'un infirmier pour la réalisation de l'acte médical et la compréhension." 

D'autant que le Conseil est conscient du fait que ce genre d'outils risque de se développer partout en France : "C'est une forme de réponse à la désertification médicale, et malheureusement, ce phénomène va s'aggraver ces prochaines années"

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