Une mobilisation était organisée devant le siège de l'équipementier automobile, Valeo, à Paris, contre la fermeture de trois de ses sites de la Sarthe, de l’Isère et des Yvelines, ainsi que la suppression de plusieurs centaines de postes. D’autres salariés, restés sur place devant le site de Saint-Quentin-Fallavier en Isère, ont débrayé quelques heures.
Devant le siège social de Valeo à Paris, des centaines de salariés sont venus des 30 sites Valéo de France pour partager leur inquiétude et pour une grande journée de manifestation dans la capitale : "On sait que la fermeture des trois sites, ce n’est qu’un début, on pense qu’il y a d’autres sites à terme qui vont fermer ou qui vont voir leur effectif diminuer", regrette Pierre-Ange Carmona, représentant de la section de la Confédération autonome du travail.
Il fait partie de la délégation venue de l’Isère. Avec lui, d'autres employés du site de Saint-Quentin-Fallavier. Ils sont les plus menacés et craignent de perdre leur emploi. Le 12e équipementier automobile mondial, Valeo, a annoncé, le 15 juillet dernier, chercher des repreneurs pour ce site. Depuis, les salariés enchaînent les mobilisations : "A Saint-Quentin-Fallavier, on dialogue avec des fantômes ou des gens qui font descendre de Paris et ces gens n’ont aucune réponse à nos questions. Aujourd’hui, on est là parce qu’on essaye de se battre pour sauver des emplois et les 350 collègues qui vont être à la rue et les 350 familles qui sont derrière", déplore Pierre-Ange Carmona.
Débrayage en Isère
En parallèle de la manifestation parisienne, sur le site isérois, les employés étaient appelés à débrayer une ou plusieurs heures. L'usine qui compte 350 salariés produisait des démarreurs avant de se convertir progressivement aux systèmes d'hybridation - un moteur électrique avec son système électronique. Mais cette technologie "n'a pas rencontré son marché" et l'usine n'a plus de commandes, explique un porte-parole de Valeo à l'AFP, malgré l'explosion des ventes de voitures hybrides. Alors, en quelques années, l'activité s’est drastiquement réduite pour ne quasiment plus exister.
Depuis le 15 juillet, des éventuels repreneurs se sont manifestés, mais pour l’instant, pas de quoi rassurer le personnel : "Il pourrait y avoir des emplois générés sur le site, mais pas forcément des reprises de salariés, les compétences recherchées n’étant pas tout à fait les mêmes. Les premières pistes que l’on a eues reprendraient maximum 100 salariés sur les 350," explique Eric Cellier, le délégué CFE CGC.
Le groupe a jusqu’au 15 octobre pour trouver un repreneur pour le site de Saint-Quentin-Fallavier, sous peine de mettre définitivement la clé sous la porte. En attendant, d’autres actions vont être menées par les organisations syndicales pour tenter de sauver les emplois. La CGT et Solidaires appellent à une journée de grève interprofessionnelle le 1er octobre, mais aussi à des actions ciblées lors du Mondial de l'auto, mi-octobre à Paris.