"Ça nous met hors de nous !" : deux classes de seconde supprimées à la rentrée, des parents d'élèves manifestent leur colère

Depuis le début de l'année, les établissements scolaires reçoivent les arbitrages du ministère sur les dotations horaires de la rentrée. A Pont-de-Chéruy, en Isère, un lycée va perdre deux classes de seconde. Conséquence : les élèves seront 35 par classe, de quoi faire bondir parents et enseignants.

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Depuis qu'ils ont appris la baisse de la dotation horaire, autrement dit des moyens alloués sur l'année à leur établissement, les professeurs et les parents des élèves du lycée La Pléiade, à Pont-de-Chéruy dans le Nord Isère ne décolèrent pas. L'arithmétique est simple : avec deux classes de seconde supprimées sur les douze actuelles, les effectifs vont passer de 30 à 35 élèves.

"Si nos élèves parviennent à avoir les résultats au bac qu'ils ont, c'est grâce à ces effectifs-là", estime Cécile Dhainaut, professeure de français et de théâtre.

"S'il y a une menace sur le nombre d'élèves qui explose et bien, évidemment, ça aura une incidence très forte sur les résultats, sur les poursuites d'études de nos élèves", déplore l'enseignante.

"Cinq de plus, ça ne paraît pas grand-chose dit comme ça, mais dans le temps de parole, le temps d'attention de chaque élève, ça fait une différence très notable", insiste-t-elle. 

À l'initiative des parents d'élèves et de la FCPE, une manifestation a été organisée ce mercredi 13 mars devant les grilles du lycée.

Des classes pas adaptées pour 35 élèves

Walid, élève de terminale et vice-président du conseil de la vie lycéenne, ne comprend pas ces arbitrages.  "Des classes de 30, déjà je trouve que c'est trop ! Les passer à 35 pour les générations futures, pour les amis, les petits frères et les petites sœurs, ça ne va pas le faire", dit-il.

"De toute façon, les classes ne sont pas aménagées pour des classes de 35", ajoute-t-il.

"Ça va poser des problèmes en termes de sécurité", continue Christelle Duremort, mère d'une élève, et référente FCPE au lycée la Pléiade. "Ça nous met hors de nous parce que les élèves n'auront pas la même qualité de travail", estime-t-elle.

Un public "fragile" qui a besoin de moyens

Le lycée de Pont-de-Chéruy compte 1200 élèves, souvent de milieu modeste. Dans ce Nord Isère périurbain, les suppressions de postes qui s'inscrivent dans le plan d'économies du gouvernement passent donc très mal.

On était sur des zones d'éducation prioritaire qui ont été abandonnées donc on est sur un public qui est fragile, qui a besoin d'une éducation nationale de qualité, avec des moyens

Franck Heguilein

parent d'élève

"On est dans un bassin d'emploi particulier, avec de plus en plus de monde qui arrive avec des niveaux scolaires fragiles. On était sur des zones d'éducation prioritaire qui ont été abandonnées donc on est sur un public qui est fragile, qui a besoin d'une éducation nationale de qualité, avec des moyens", indique un autre parent d'élève.

"Or, aujourd'hui, la seule chose qu'on nous propose, c'est un désengagement des moyens qui va avoir un impact sur l'avenir de nos enfants et ça, en tant que parent, c'est insupportable !", poursuit Franck Heguilein, délégué de la FCPE. 

Une baisse de 5 à 10% des moyens à la rentrée en Isère

Selon le syndicat SNES-FSU, les établissements isérois pourraient perdre entre 5 et 10% de leurs moyens à la rentrée prochaine. Une hérésie pour le syndicat, alors qu'il y a quelques semaines, "Attal nous a expliqué que l'éducation était une priorité", dit Jérôme Grandgérard, professeur de sciences physiques.  

"Concrètement on se rend compte que c'est l'inverse d'une priorité, on continue toujours dans la même logique. Ce ne sont pas des choix d'avenir, ce sont des choix du présent. Ils nous ont parlé d'économies, il faut faire 10 milliards d'économies, et bien ils ont fait 700 millions d'économie sur l'éducation nationale", déplore le représentant du syndicat enseignant.

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