Depuis lundi, partout en France, les lycéens organisent des blocus pour réclamer un bac 2021 en contrôle continu. Solidaires de cette action, quelques élèves du lycée Stendhal de Grenoble ont décidé de proposer un blocus artistique pour faire passer leurs revendications.
Depuis lundi 3 mai, les blocus se succèdent un peu partout en France dans les lycées. Des actions qui dénoncent des conditions "dégradées", "inégalitaires" pour la prochaine session du baccalauréat.
En ligne de mire notamment, l'épreuve du Grand Oral, nouveauté cette année qui s'organise difficilement au cœur de la crise sanitaire.
Les lycéens dénoncent également l'inégalité qui se creuse entre les lycées qui ont gardé du présentiel et ceux qui sont passés en distanciel, un distanciel souvent chaotique.
Le lycée Stendhal, situé en centre de ville de Grenoble, est plutôt privilégié, car l'établissement a gardé le présentiel et les élèves ont pu continuer à aller en cours au gré des cas contact ou Covid parmi les enseignants et les lycéens.
Pourtant, une partie de ses élèves a rejoint le mouvement de blocus et participe aux actions interlycéennes, mais avec une forme particulière et spécifique : un blocus artistique.
Lila en terminale "Spécialité Géopolitique, SES", explique ce choix "nous avons rejoint le mouvement par solidarité avec les lycées moins bien lotis, mais nous avons voulu utiliser notre spécificité. A Stendhal, il existe des options Théâtre et Danse, et pour utiliser ces compétences, on s'est dit que ce serait bien de faire passer les revendications sous une forme vivante, joyeuse et pacifique. D'abord pour nos profs, qui nous voient travailler et monter ensemble des projets artistiques, ensuite pour rassurer et rallier les élèves à qui le blocus fait peur. L'autre jour, la police est venue et on les a accueillis en dansant. Selon nous, ce décalage empêche aussi une montée en tension".
Pour ce blocus artistique, les lycéens ont organisé un flash-mob. Il y a eu également des battles de break-dance, des impros de danse contemporaine. A venir aussi, la fabrication d'une fresque collaborative.
Et le mot solidarité de revenir dans la bouche de la lycéenne : "ce n'est pas parce que nous sommes nous, privilégiés, que nous ne devons pas soutenir les lycéens qui rencontrent actuellement de grandes difficultés. Les écarts se creusent entre les enfants de cadres qui ont un ordinateur, de la place et une bonne connection internet et les autres. C'est pareil pour le Grand Oral, cette épreuve ne va-t-elle pas avantager ceux qui sont issus d'un milieu favorisé ?"
En attendant, il a été décidé lors des AG interlycéennes d'alterner chaque jour les blocus entre les différents lycées de l'agglomération grenobloise comme les Eaux-Claires, Marie-Curie ou peut-être bientôt Argouges. Une manifestation devrait avoir lieu jeudi 6 mai.