Ce mercredi 4 octobre à Grenoble les salariés de General Electric Hydro/Alstom bloquent leur usine jusqu'à nouvel ordre. lls s'opposent au Plan social annoncé au début de l'été et à la suppression des primes des ouvriers.
Vers 9 heures ce mercredi, ils étaient 150 devant les portes de l'usine grenobloise. Une action décidée par les salariés de GE Hydro/Alstom pour dénoncer le "silence" autour du plan social concernant 345 des 800 postes de ce site de production de turbines hydroélectriques.
"Depuis 6 heures ce matin, tous les tourniquets sont enchaînés et l'entrée principale est bloquée par des engins", a déclaré le délégué syndical Claude Villani, ajoutant que "la direction a envoyé à tous ceux qui ont un portable professionnel un SMS ou un mail pour l eur conseiller de rester chez eux travailler".
Selon le syndicaliste, "pas mal de salariés voulaient faire une action forte depuis longtemps" car "l'exaspération monte et la montre tourne".
Le délai légal de consultation du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) s'achève le 19 novembre et avant cela, l'option d'achat des actions prêtées par Bouygues à l'Etat dans Alstom - qui permettrait une intervention directe du gouvernement - s'arrête le 17 octobre.
"Nous voulons mettre la pression sur la direction et avoir un écho à notre situation dans les médias nationaux", a ajouté Claude Villani, déplorant "le mutisme total" autour de la situation d'un fleuron industriel qui participe à la transition énergétique.
Pour Nadine Boux (CFE-CGC), "les salariés avaient envie de faire quelque chose. Cette action, c'est pour montrer notre détermination, notre unité, on ne veut pas se faire licencier comme ça, on veut se faire entendre".
Depuis le démarrage du PSE, l'Intersyndicale (CFE-CGC, CFDT et CGT) dénonce l'absence de négociations avec la direction. Elle pointe un plan social dur avec des conditions de départ a minima, des justifications économiques qu'elle conteste et déplore le silence du gouvernement.
Les ouvriers particulièrement menacés
Hier une délégation de directeurs parisiens avaient été prise à partie alors qu'une réunion se tenait dans les ateliers du site grenoblois. 160 employés étaient descendus de leurs bureaux pour s'exprimer.
Cette réunion inopinée avait largement porté sur la suppression des primes des ouvriers et tout particulièrement des soudeurs. Ces derniers ont un métier plutôt pénible. Ils doivent souder des roues de bobines en tenue de scaphandrier, sous oxygène, en position allongée pendant des heures.
Or d'après les syndicats leurs primes ne leur seraient plus versées depuis l'annonce du PSE. "On ne peut pas demander à un salarié d'accélérer la cadence dans un contexte de plan social" explique Rosa Mendes de la CGT. "La direction dit qu'ils n'atteignent pas leurs objectifs mais comme par hasard on ne sanctionne pas les cadres qui commettent des fautes".
"Les indemnités de départ vont être calculées d'après les 12 derniers mois", expliquent encore les syndicats. Cette absence de prime les inquiète donc à double titre. C'est le secteur production qui est visé par le PSE. Il prévoit la suppression de 345 emplois.
De son côté la direction du groupe à Paris répond par communiqué: « GE confirme qu’une discussion spontanée s’est tenue en présence de responsables de l’activité Hydro et d’employés du site de Grenoble. Les responsables ont répondu de leur mieux aux questions que la centaine d’employés réunis leur a posé sur le contexte actuel. Nous poursuivons le dialogue avec les représentants du personnel. »
L'Intersyndicale exige l'annulation pure et simple du PSE et la constitution de groupes de travail.