"C'est avec ces fusils que Rimbaud a fait fortune" : petites histoires d'armes anciennes avant leur vente aux enchères

Certaines dorment dans les greniers et placards depuis des lustres. Des armes qui ont parfois leur petite histoire. À Grenoble, une salle de vente se propose de les expertiser. Et parmi les sabres, revolvers et fusils collectés se cachent quelques trouvailles à la valeur historique et pécuniaire insoupçonnée.

C’est tout un arsenal qu'une salle de vente de Grenoble a collecté en un temps record. Dans la perspective d'une vente aux enchères prévue fin janvier, un appel a été lancé aux propriétaires d'armes anciennes et une journée organisée pour estimer leur valeur. Certaines armes ressorties des placards et greniers sont des pépites historiques.

"Ils les trafiquaient pour les rendre plus puissantes"

Expert en armes anciennes, Nicolas Dugoujon se délecte de certaines trouvailles. Comme avec ce revolver, modèle 1873. "C'était un revolver d'ordonnance, donné aux sous-officiers ou spécialistes. Un calibre 11 millimètres à poudre noire, explique l'expert. Il a été réglementaire jusqu'en 1940-50 dans l'armée française." Et ce revolver napoléonien, la Résistance s'en est beaucoup servie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Vous ne faisiez pas énormément de dégâts avec ça. Ils les trafiquaient pour qu'elles soient plus puissantes, au risque de se faire sauter la main. Au début, il n'y avait pas d'armes, on prenait un peu ce qu'on pouvait.

Nicolas Dugoujon, experte en armes anciennes

Valeur historique et valeur pécuniaire. "Dans cet état, ça vaut dans les 500 à 600 euros", estime l'expert qui s'apprête à nous raconter une nouvelle histoire.

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Expertise d'armes anciennes à Grenoble dans la perspective d'une vente aux enchères à venir. Reportage de Norbert Evangelista et Franck Céroni. ©FTV

Le poète Rimbaud devenu trafiquant d'armes

Cette fois, Nicolas Dugoujon dégaine un fusil. Et encore une fois, l'histoire qui va avec. Celui qu'il tient entre les mains fait partie des fusils réglementaires de l'armée française du 19ᵉ siècle. "Des fusils gras, des fusils Chassepot", commente l'expert tout en précisant qu'il s'agit d'armes de catégorie D.

Le fusil Chassepot, du nom de son créateur, a été mis en service en 1866. Et sachez-le, c'est un modèle qui a fait la fortune du poète Arthur Rimbaud, devenu trafiquant d'armes.

Rimbaud en a vendu pas mal quand il a fini d'être poète. Il trafiquait ça en Éthiopie. C'est avec ces fusils-là qu'il a fait fortune.

Nicolas Dugoujon, expert en armes anciennes

Autre fusil expertisé : une Winchester. Étonnant ? Pas tant que cela. "On en a acheté beaucoup pendant la guerre de 1870. On n'avait pas d'armes. Donc, on a beaucoup acheté aux États-Unis."

"De belles pièces qui dorment chez des gens"

Si 90 % des armes dont certains souhaitent se débarrasser ne présentent pas forcément d'intérêt technique ou historique, il n'en reste pas moins qu'Antoine Sénequier-Crozet annonce une belle vente le 30 janvier 2024. Le commissaire-priseur espère mettre près de 250 références aux enchères. Des pièces autorisées à la détention et à la vente.

"On imagine qu'il y a de belles pièces qui dorment chez des gens sans connaître leur valeur, indique le commissaire-priseur. On s'attend à une vente assez hétéroclite." À destination de collectionneurs et pourquoi pas des musées.

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