En Isère, la société qui gère la résidence pour personnes âgées "Au Clos des Tilleuls" dans le village de Vézeronce-Curtin, a été placée en liquidation judiciaire. La direction a déserté l’établissement, laissant seuls les 42 locataires, sommés de quitter les lieux. Mairie, résidents et familles sont abasourdis et doivent trouver une solution au plus vite.
Que vont devenir les résidents du Clos des tilleuls, à Vézeronce-Curtin, village situé dans le nord de l’Isère ? La question est en suspens, car depuis ce mardi 2 juillet, la société privée Cormaline, gestionnaire de l’établissement, a été placée en liquidation judiciaire.
La résidence était en redressement judiciaire depuis près d’un an. Désormais, la direction a quitté l’établissement. Les 42 résidents se retrouvent seuls, livrés à eux-mêmes et sommés de quitter les lieux. Certains sont centenaires.
"Mes enfants sont désespérés, j’ai 90 ans, déménager de nouveau, devoir refaire une vie ailleurs d’un seul coup, c’est stressant", témoigne une locataire. "Moi, je ne bouge pas, je reste ici. Je paye mon loyer, mon électricité, je ne vois pas pourquoi on me mettrait dehors", confie un autre résident.
"Inadmissible et inhumain"
Au Clos des Tilleuls, une quarantaine de propriétaires se partagent les appartements, qu’ils louent aux résidents. Avec la liquidation judiciaire de la société Cormaline, gestionnaire de la résidence séniors, personne ne sait ce qu’il va advenir de ce lieu.
"Un jugement a été ordonné sans se préoccuper de ce que devenaient les résidents, je trouve ça complétement inadmissible et inhumain. Ils sont complètements affolés puisqu’il leur a été dit qu’il fallait qu’ils quittent les lieux, qu'il fallait chercher d’autres solutions. Ce n’est pas une usine que l’on ferme comme ça et on rend les clés. Là, il y a 44 résidents qui sont là", s'indigne le maire de Vézeronce-Curtin, Maurice Belantan.
Des personnes âgées en pleurs
En plus du loyer, les locataires continuent de payer des prestations privées qui ne sont plus assurées par le gestionnaire.
"Le personnel a été licencié dès le lendemain et aujourd’hui on a le problème des services qui existent plus ou moins. La restauration est fermée, la buanderie est fermée donc les résidents ne peuvent pas faire leur lessive, on a une porte d’entrée qui est défectueuse et qui reste ouverte toute la journée et aussi le soir. Moi, au niveau de la sécurité, ça me pose un problème, les résidents sont âgés de 80 ans à 102 ans quand même", s'inquiète Maurice Belantan.
"Chaque jour, des résidents viennent en mairie, en pleurs, pour me supplier de leur trouver une solution", explique le maire qui a contacté la sous-préfecture de La Tour-du-Pin pour l'alerter sur l'urgence de la situation.
Contactée, la direction de l'établissement n'a pas donné suite à notre demande d'interview.
A la recherche de potentiels racheteurs
Les potentiels acheteurs ont jusqu’au 12 juillet pour se manifester. Faute de quoi les résidents devront quitter les lieux.
Nathalie Bel travaille comme infirmière dans la résidence, elle fait partie des rares personnes intéressées pour le rachat de quelques logements : "Il y a 50 logements, je ne peux pas tous les racheter, ce sont plusieurs millions donc il faut être réaliste. Mais je trouve ça lamentable qu’on les laisse comme ça tout seuls."
En attendant, la municipalité a décidé d'ouvrir la salle des fêtes de la commune à partir de ce lundi 8 juillet, afin de permettre aux personnes âgées qui le souhaitent de "se retrouver, partager un moment ensemble autour de jeux de société, histoire de leur remonter un peu le moral", confie le maire du petit village.