En Isère, 1400 véhicules empruntent chaque jour la route départementale 524 entre Saint-Martin-d'Uriage et l’entrée de Grenoble. Au bord de la route circulent aussi de nombreux cyclistes, qui vont travailler dans l’agglomération. Après plusieurs accidents mortels, ils lancent une pétition pour demander un aménagement plus sécurisé.
Chaque matin et chaque soir, c’est le même ballet de voitures qui serpente sur la départementale 524, entre virages sinueux et pentes raides. 14 000 véhicules empruntent quotidiennement cette portion de six kilomètres, qui relie Saint-Martin-d'Uriage à Gières.
Aux heures de pointe, cette route, déjà étroite, est partagée avec des dizaines de cyclistes qui vont travailler dans l’agglomération. Ces dernières années, trois d’entre eux ont été mortellement fauchés.
"Cette route tue des cyclistes et rien n’y fait, se désole Eric Muzy, qui emprunte régulièrement cette voie à vélo. Nous, on habite ici, on travaille en bas et il n’y a aucun aménagement cycliste pour descendre. Il y a plein de voitures qui frôlent des vélos, on est en situation dangereuse et on veut pouvoir aller travailler sans risquer notre vie tous les jours."
Une pétition avec 3700 signatures
Le cycliste fait partie d’un collectif de riverains, qui se mobilise pour l’aménagement d’une piste cyclable sécurisée. Le groupe a lancé une pétition qui a recueilli plus de 3 700 signatures. "Il y a beaucoup d’habitants de Saint-Martin-d'Uriage qui aimeraient changer leurs modes de déplacements et qui aimeraient utiliser le vélo, d’autant que le vélo électrique se développe. Mais le passage par la route est un blocage pour beaucoup de mes voisins", raconte Nathalie Mey, membre du collectif Uriage à vélo.
En tant que maire, j’ai été appelé plusieurs fois pour aller sur la route et ramasser des cyclistes… Je ne veux pas revivre ça, c’est traumatisant.
Gérald Giraud, maire de Saint-Martin d'Uriage.
Les maires des quatre communes concernées (Gières, Venon, Vaulnaveys-le-Haut et Saint-Martin-d'Uriage) sont eux aussi favorables à cette piste cyclable.
"En tant que maire, j’ai été appelé plusieurs fois pour aller sur la route et ramasser des cyclistes… Je ne veux pas revivre ça, c’est traumatisant. Donc je veux qu’on sécurise cette départementale 524", témoigne Gérald Giraud, le maire de Saint-Martin d'Uriage.
De son côté, la métropole de Grenoble assure que des études sont en cours. Mais le terrain est contraint et fragile, entre torrent et montagne. "On ne pourra pas poser une piste cyclable bidirectionnelle comme on pourrait le connaître en centre-ville, prévient Sylvain Laval, le vice-président de Grenoble Alpes Métropole et président du Syndicat Mixte des Mobilités. Pour autant, on ne va pas se contenter d’un marquage de peinture, car l’idée est bien de séparer le cycliste des voitures."
Le Département de l'Isère confirme travailler avec la Métropole pour faire avancer le projet. Le résultat des études devrait être communiqué aux habitants dans l'été. Et le chantier pourrait commencer d'ici 2025.