Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme à l'encontre de Mohamed Makni, adjoint à la ville d'Echirolles, près de Grenoble en Isère. Sur ses réseaux sociaux, l'élu a qualifié les attaques du Hamas "d'acte de résistance évident", et le gouvernement israélien de "fasciste". Il a été suspendu du Parti Socialiste et pourrait perdre ses délégations à la mairie d'Echirolles.
Ses propos sur le conflit entre Israël et le Hamas ont suscité une vague de réactions et de sanctions. Sur ses réseaux sociaux, le 10e adjoint à la ville d'Echirolles en Isère, Mohamed Makni, a pris position contre le gouvernement israélien qu'il qualifie de "fasciste".
Celui qui dit militer "pour la cause palestienne depuis des lustres" a multiplié les publications sur son compte Facebook depuis l'attaque du 7 octobre. Alors que les affrontements font rage dans la bande de Gaza, l'élu en charge du patrimoine communal et de la propreté urbaine, a défini l'offensive du Hamas "d'acte de résistance évident".
Des propos qui ont amené le procureur de la République de Grenoble à ouvrir une enquête ce vendredi 13 octobre pour "apologie du terrorisme" à l'encontre de Mohamed Makni. Sur X (anciennement Twitter), Eric Vaillant annonce avoir confié l'enquête aux policiers de la sureté départementale de l'Isère.
Suspendu du PS pour appel "à la haine envers le peuple d'Israël"
L'élu échirollois n'a pas mis longtemps à s'attirer les foudres de la classe politique. Encarté au Parti socialiste, Mohamed Makni a été "suspendu de toutes les instances locales" de la fédération PS de l'Isère.
Dans un communiqué publié ce jeudi 12 octobre, Damien Perrard, premier secrétaire fédéral du PS 38, affirme que ses propos "vont à l'encontre des valeurs socialistes" qui défendent au quotidien "la lutte contre le racisme, contre l'antisémitisme et contre toutes formes de discrimination".
La fédération PS de l'Isère condamne les propos de Mohamed Makni "appelant à la haine envers le peuple d'Israël". Elle ajoute avoir saisi la commission nationale des conflits et attendre sa décision concernant une potentielle exclusion ou sanction de l'élu.
La Ville d'Echirolles se désolidarise
La municipalité d'Echirolles a elle aussi rapidement réagi à la suite des propos tenus par son adjoint en charge du patrimoine communal et de la propreté urbaine. Dans un communiqué, la mairie "rappelle que ces publications sur la page personnelle d'un de ses élus n'engagent que leur auteur".
La Ville tient à préciser que sa position est sans ambiguïté : elle dénonce les attaques du Hamas et condamne ces "actes terroristes menés à l'encontre des civils sur un territoire ne lui appartenant pas". La municipalité entend soutenir la solution en faveur d'une paix durable entre ces deux états.
Le maire communiste d'Echirolles, Renzo Sulli, injoignable ce samedi matin, a expliqué ce vendredi 13 octobre au Dauphiné Libéré (article payant) avoir eu "une discussion franche avec Mohamed Makni, sur ses écrits inadmissibles" et "envisage de lui retirer ses délégations".
Mohamed Makni souhaite "lever toute ambiguïté"
Sur son compte Facebook, le principal intéressé a réagi ce jeudi face aux accusations dont il fait l'objet. Il indique avoir été dépassé par "l'émotion" laissant ainsi exprimer sa "réaction spontanée".
Face à un "flot d'informations et d'images très choquantes", Mohamed Makni reconnaît avoir réagi avec "émotion" en s'appuyant sur des informations "encore partielles".
L'élu dit militer "depuis des lustres pour la cause palestinienne tout comme le droit aux deux états d'exister et aux deux peuples de coexister" et termine sa publication en condamnant "les actes terroristes commis par le Hamas envers les civils israéliens".
Contacté par téléphone, Mohamed Makni n'a pas souhaité répondre à nos questions "pour le moment". Le 10e adjoint à la ville d'Echirolles se dit "accusé à tort" et assure qu'il prendra la parole "en début de semaine prochaine" pour clarifier la situation et ses positions.