Le groupe C offre une affiche inédite à Grenoble ce dimanche 9 juin entre les Brésiliennes, finalistes en 2007, et les "Reggae Girlz" jamaïcaines, qui disputent leur premier Mondial, 21 ans après celui joué par leurs homologues masculins en 1998 en France. La reine Marta sera sur les bancs
C'est un Brésil diminué par les blessures et en crise (neuf défaites en matches de préparation) qui se présente face à la Jamaïque, 53e nation au classement Fifa et qui a pour ambassadrice et mécène Cedella Marley, fille de Bob.
Après avoir perdu pour toute la compétition, sa défenseure Erika, blessée à une cheville et remplacée par le Parisienne Daiane, le Brésil devra se passer de sa star Marta pour ce premier match, blessée à la cuisse gauche. La "Pelé en jupe", comme l'a surnommée lui-même le "Roi", "n'est pas encore en état de jouer", a annoncé le sélectionneur Vadao.
Surnommée "Pelé en jupe" par le "Roi" lui-même, Marta dispute peut-être son dernier Mondial féminin à 33 ans. Et ses chances de titre sont minces au sein d'une sélection brésilienne loin de figurer parmi les favorites.
"La condition physique de Marta s'est améliorée, encore plus vite que nous l'espérions, mais c'est une blessure compliquée. Il faut admettre qu'elle ne pourra pas jouer demain. Elle pourra s'asseoir sur le banc si elle veut auprès de ses coéquipières, mais elle n'est pas encore en état de jouer", a déclaré hier le sélectionneur brésilien Vadao, en conférence de presse à Grenoble.
Considérée comme la meilleure joueuse de football de tous les temps par la plupart des observateurs, "Rainha Marta" (la reine Marta) ne n'est jamais hissée sur le toit du monde avec la Seleçao.
Elle n'est pas passée loin au Mondial-2007, arrivant en finale, tout comme aux JO de 2004 et 2008, avec deux médailles d'argent au goût amer. L'attaquante de poche (1,62 m) aux dribles chaloupés reste la meilleure buteuse de l'histoire des Coupes du monde avec 15 réalisations en quatre éditions.
Sans doute son dernier mondial
Mais pour ce Mondial-2019 en France, elle ne se fait guère d'illusions. "C'est difficile de penser au titre. En ce moment, la situation de la Seleçao est loin d'être idéale, c'est même la pire depuis que j'en fais partie", a déclaré Marta dans un entretien au journal suédois Expressen.
Si la Reine du foot brésilien n'a pas obtenu la même consécration que le triple champion du monde Pelé sur le plan collectif, elle a raflé plus de récompenses individuelles que quiconque, hommes et femmes confondus.
Élue pour la sixième fois meilleure joueuse du monde en septembre, elle n'a cependant pas gagné le premier Ballon d'Or féminin, remis à Ada Hegerberg, la Norvégienne de Lyon.
Le principal trophée de Marta est d'être parvenue à sortir de la misère après une enfance difficile à Alagoas, un des Etats les plus pauvres du Nord-est brésilien. Ambassadrice de l'Onu pour l'égalité hommes-femmes, elle est une source d'inspiration pour de nombreuses Brésiliennes qui adorent jouer au foot, mais sont souvent stigmatisées dans un pays très machiste.
Elle dispute son premier Mondial en 2003, à 17 ans, comme Pelé. Mais c'est avec le maillot jaune et vert de la Seleçao que la numéro 10 a obtenu ses lettres de noblesse, avec 117 buts. Plus que Pelé, qui n'en a inscrit "que" 95.
Programme du dimanche 9 juin:
Groupe C
(11H00 GMT à Valenciennes)
Australie - Italie
(13h00 GMT, à Grenoble)
Brésil - Jamaïque
Groupe D
(16H00 GMT, à Nice)
Angleterre - Ecosse