Des records de chaleurs ont été enregistrés dans les Alpes du Nord en février. Le météorologue Denis Roy décrypte les facteurs climatiques qui ont contribué à affoler le thermomètre.
Ce n'est pas le mois de février le plus chaud enregistré dans les Alpes depuis le début des relevés de températures. Mais, "c'est un événement exceptionnel de par ses températures", commente Denis Roy, chef du centre montagne Alpes du nord de Météo France. Ce qui classe déjà ce cru de février 2021 dans ces mois que l'on inscrit en lettres rouges dans les archives.
Le deuxième mois de février le plus chaud à Grenoble
Le plus remarquable pour ce mois de février 2021, où les températures enregistrées ont été de 3 à 4 degrés au-dessus des normales dans les Alpes du nord, est la température moyenne très élevée, malgré une vague de froid. "Pour l'ensemble du mois, on a eu des températures dignes d'un mois de mars voire d'avril, alors que du 11 au 16 février on a eu des valeurs en deça des normales avec un épisode de neige en plaine le 13 février", poursuit Denis Roy.
"Il y a aussi eu des précipitations déficitaires, avec 30% de précipitations en moins sur la Chartreuse et Belledonne, donc ça a accéléré la fonte du manteau neigeux", ajoute le météorologue.
Un flux de sud plus fréquent avec le réchauffement climatique ?
La vague de chaleur hivernale constatée du 20 au 26 février a marqué les esprits des habitants et des scientifiques. À la base Météo France de Grenoble Saint-Geoirs, la moyenne mensuelle affichait 6,9 degrés, en deuxième position des mois de février les plus chauds. Au col de Porte, à 1320 mètres d'altitude dans le massif de la Chartreuse, la température n'est pas redescendue sous 5 degrés, même la nuit, sur cette période d'une semaine.
Ce mois de février record ressemble t-il aux hivers des prochaines décennies ? "Il y a toujours une variabilité annuelle du climat. Là, il y a eu un flux de sud très marqué. Généralement, on a plus des circulations avec des flux d'ouest et dans ces cas là on observe des mois avec moins de contrastes de températures. Même si les effets du réchauffement climatique s'ajoutent à la variabilité des flux atmosphériques, on ne sait pas si de tels flux de sud seront plus présents à l'avenir", conclut Denis Roy.