Le projet de réaménagement de l'avenue Jeanne d'Arc, à Grenoble, inquiète certains habitants. Principaux opposants au projet, des commerçants qui voient les places de stationnement drastiquement réduites et craignent pour leur chiffre d'affaires.
Des trottoirs plus larges, une piste cyclable à double sens, une chaussée permettant le croisement des bus... Voilà à quoi devrait ressembler l'avenue Jeanne d'Arc, qui traverse Grenoble du parc Paul-Mistral au lycée Argouges. Le projet de réaménagement, porté par la Ville et la Métropole, prévoit notamment l'amélioration des trajets piétons et cyclables.
Mais certains habitants s'inquiètent de la suppression annoncée de places de stationnement, déplorant un manque de dialogue. "Sur 179 places du lycée Argouges jusqu'au boulevard Clémenceau, ils veulent en laisser une trentaine, voire une quarantaine. Ce n'est pas possible", regrette Jean-Noël Pusel, président de l'union de quartier Abbaye-Jouhaux.
Il faut refaire la chaussée, l'aménagement pour protéger les cyclistes, mais pas dans ces conditions.
Jean-Noël Pusel, président de l'union de quartier Abbaye-Jouhaux.
"Nous ne sommes pas contre (le projet de réaménagement). Il faut refaire la chaussée, l'aménagement pour protéger les cyclistes, mais pas dans ces conditions. Il y a trop d'arguments techniques qui font que ce projet n'est pas viable dans le temps", nuance-t-il.
Un projet impensable aussi pour les commerçants du quartier qui craignent une baisse de leur clientèle. "L'étroitesse de l'avenue va réduire le flux de véhicules. Pour les commerces, qui dit réduction du flux de véhicules dit réduction du chiffre d'affaires", estime Fabrice Debarge, gérant d'un garage. Ce jeudi, une centaine de manifestants se sont réunis sur place pour s'opposer au projet.
Début des travaux en janvier
Autre argument avancé par les opposants : la dangerosité d'une telle piste cyclable, l'abattage de certains arbres centenaires ou encore une difficulté accrue pour sortir des immeubles en voiture. De faux problèmes selon l'Association pour le développement des transports en commun (ADTC) qui milite en faveur des modes de déplacement doux.
"C'est un réaménagement qui va dans le bon sens, qui va permettre de se déplacer à pied et à vélo en sécurité, sans slalomer entre les voitures mal stationnées, au-dessus des racines d'arbres. Sur Grenoble, plus de 50 % des déplacements s'effectuent à pied ou à vélo, c'est à ceux-là qu'il faut penser", plaide Emmanuel Colin de Verdière, président de l'ADTC.
Si le projet est encore susceptible d'être légèrement modifié, les travaux doivent débuter janvier 2025 pour une durée de quatre ans et un coût estimé à 6 millions d'euros.