Droits d'inscription à l'Université : Grenoble veut exonérer massivement les étudiants extra-européens

Le Gouvernement invite les Universités à augmenter leurs frais d'inscription pour les étudiants étrangers extra-européens. L'inscription en licence passerait de 170 à... 2770 euros. A Grenoble, près de 5 000 étudiants notamment venus d'Afrique francophone pourraient être concernés.


Depuis tout petit, Mouhamadou rêve de faire ses études en France. D'aller le plus loin possible, pour entrer dans l'Administration, de retour au Sénégal.

Mais pour l'instant, à Grenoble, il est caissier dans une station-service... en plus de ses études de droit. Pour mener à bien son projet, qui fait sa fierté et celle de toute sa famille.

Ses frais d'inscription, 170 euros cette année en Licence 3, passeraient à... 3770 euros pour le Master en 2019. La marche est haute pour Mouhamadou, en tout cas financièrement parlant. 

Pour les trois premières années de Licence, les droits passeraient de 170 à 2 770 euros. En Master, de 243 à 3 770 euros, en Doctorat de 380 à 3 770 euros.
 

Grenoble veut exonérer massivement 


Face à l'inquiètude de nombreux étudiants africains francophones, le président de l'Université grenobloise veut rassurer. Il exonérera de façon massive les étudiants extra-européens en 2019.

S'il applique la mesure gouvernementale, il aura en effet le droit à l'exonération de 10% des effectifs (dans l'état actuel du décret encore "en concertation"), soit la quasi-totalité des 5 000 étudiants impactés (sur les 46 000 que compte l'UGA).

Mais les étudiants restent inquiets. Pour eux, le mal est fait, l'annonce du Premier Ministre a d'ores et déjà dissuadé de nombreux candidats africains...
 


Cette "préconisation" gouvernementale pose bien des questions. Officiellement, elle a pour but de renforcer l'attractivité française.

Mais certains observateurs qualifiés se demandent quelles peuvent être les vraies raisons de cette mesure, plutôt contre-productive pour l'instant.


Une mesure qui pose beaucoup de questions
 

L'Etat veut-il que chaque Université augmente ses propres ressources pour pallier à son désengagement ?

S'agirait-il d'afficher un "signal-prix" plus élevé à destination d'étudiants fortunés ? Comme si une Université plus chère était forcément de meilleure qualité ?

Et quitte à contrarier notre grand principe de non-discrimation, à se priver du vivier de "thésards"-doctorants venus d'Afrique francophone ?

A Grenoble en particulier, ces jeunes cerveaux nourrissent la recherche, ils sont la force vive des laboratoires. 

Le débat n'est pas clos. Le décret ne sera officiellement promulgué qu'en mars prochain. 




 
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