Le spectaculaire éboulement de la Rivière en juillet dernier a des conséquences sur le secteur du BTP. La carrière d'Eiffage alimentait en rochers la plupart des chantiers de la zone. Les entrepreneurs font donc face à des difficultés et doivent reporter certains chantiers.
Des carrières de roches massives calcaires, il en existe six en Isère. Et celle de La Rivière était l’une des plus importantes, explique Bernard Converso, le président de la fédération de BTP de l'Isère. "Elle était la principale source d’approvisionnement des chantiers de la région avec près d'un million de tonnes extraites", précise-t-il.
Mais depuis le mois de juillet, elle est à l’arrêt. En cause, l’éboulement d’une partie de la montagne, le 26 juillet dernier, a rendu la carrière inaccessible, mettant à mal certaines entreprises de travaux publics de la région.
Difficultés d'approvisionnement
Serge Mandier est entrepreneur et réalise principalement des chantiers d’enrochements sur des routes qui se sont affaissées. Chaque année, il a besoin d’environ 10 000 tonnes de pierres pour ces chantiers. Mais depuis la fermeture de la carrière de la Rivière, il peine à s’approvisionner.
"Pour l’instant, on avait un peu de stocks d’avance, mais il s’amenuise, déplore-t-il. Dans les mois à venir, ça va être très compliqué de se procurer du rocher."
La roche massive calcaire joue un rôle très important et est nécessaire dans beaucoup de chantiers publics, "notamment pour consolider des routes, effectuer des travaux de rivière ou faire des travaux de soutènement de talus", ajoute Bernard Converso.
Des répercussions sur le coût des chantiers
Serge Mandier réalise une cinquantaine de chantiers de ce type chaque année pour le département de l’Isère et les communes. Il intervient pour réparer des routes dégradées par les intempéries. La pénurie de matériaux commence également à inquiéter les municipalités du secteur.
"Ça peut poser un problème en cas de chantier d’urgence où il faut intervenir vite pour rétablir la circulation. On a des besoins de pouvoir faire un enrochement très vite", note Guy Chevalier, directeur général des services à la mairie de Vinay.
Une fois les stocks écoulés, les entreprises devront alors s’approvisionner un peu plus loin dans la région, dans la Drôme, en Ardèche ou encore dans l'Ain. Mais cela ne va pas être sans conséquence sur le coût des chantiers : "On va rajouter forcément le coût du transport, les frais d'autoroute", conclut Serge Mandier.