Elle adopte un couple de lapins et se retrouve avec 70 animaux chez elle : "Une forme de maltraitance" pour le refuge qui les a secourus

Après avoir acheté un couple de lapins béliers non stérilisés, une Iséroise s’est retrouvée avec 70 rongeurs à son domicile. Dépassée par la situation, elle a demandé de l’aide à un refuge qui a dû sauver et soigner une partie des animaux.

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En seulement un an et demi, une Iséroise est passée de deux lapins à 70 dans son jardin. Après avoir adopté un couple de lapins béliers, cette dernière a souhaité leur faire faire "une ou deux portées" avant d’être rapidement dépassée par la situation.

Sur les réseaux sociaux, la quinquagénaire qui vit dans la région grenobloise a donc lancé un appel à l’aide pour essayer d’en faire adopter quelques-uns. C’est finalement le refuge Les petits poilus de la grotte, basé à Saint-Christophe-la-Grotte (Savoie), qui lui est venu en aide.

"Les 70 lapins non castrés étaient dans un enclos de 18 m² pour la nuit. Les lapins étant des lapins, on comprend pourquoi ils se sont reproduits aussi vite, raconte Nadine Cotton, présidente du refuge. L’enclos était propre, il n’y avait pas d’intention de faire du mal, mais on est quand même sur une forme de maltraitance. Beaucoup de lapins avaient les oreilles blessées, ils se battent entre eux et il y a des problèmes de consanguinité, des petits aveugles et sans doute des problèmes cardiaques".

Sur les 70 lapins, le refuge en a récupéré 46. "Financièrement, ce n’était pas possible de faire plus car on doit les stériliser, les déparasiter et les soigner", regrette Nadine Cotton, dont la structure fait partie du réseau Défense de l'animal, qui compte 270 refuges indépendants en France. Cette dernière a accepté de prendre en charge une partie des frais vétérinaires pour les animaux secourus. Coût de l'opération de sauvetage : 9 000 euros. 

"En France, la majorité des lapins sont maltraités"

Malheureusement, Nadine Cotton a l’habitude d’être contactée par des familles dépassées par la reproduction de leurs lapins. "C’est un problème classique, se désole-t-elle. La plupart du temps, les gens achètent deux femelles en animalerie et il y a une erreur de sexage. Et souvent, on se retrouve à récupérer une quinzaine de lapins d’un coup chez les particuliers".

Parmi les nouveaux animaux de compagnie (NAC), c’est le lapin qui est le plus abandonné. "Les gens prennent beaucoup trop facilement des lapins sans notion de ce que cela implique sur leurs besoins. La majorité de lapins en France sont maltraités car ils sont en cage, seuls, alors que le lapin est une espèce grégaire. Ils ne sont pas stérilisés, sachant que 8 femelles sur 10 non stérilisées feront un cancer. En général, ils ne sont pas vaccinés et n’ont pas d’alimentation adaptée".  

"Ce n’est pas un animal idéal pour les enfants"

La présidente du refuge déconseille notamment l’achat de lapins en animalerie. "Il y a beaucoup trop d’erreurs de sexage, les cages ne sont pas adaptées et ils donnent de fausses informations qui poussent ensuite les gens à abandonner l’animal car il ne correspond pas à leurs attentes. Il faut arrêter avec l’image du lapin mignon. Ce n’est pas un animal idéal pour les enfants. C’est une proie qui a vite peur et qui nécessite de gros coûts vétérinaires. Sans oublier qu’un lapin peut vivre jusqu’à 15 ans. Quand les enfants seront partis de la maison, lui sera encore là".

Depuis le 1er janvier, le refuge Les petits poilus de la grotte a accueilli plus de 300 lapins et cochons d’Inde. Un chiffre qui devrait bientôt augmenter car la structure sera sans doute contrainte de récupérer d’autres lapins béliers de la portée iséroise.

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