Le chantier de la Tour Perret de Grenoble est à mi-chemin, en ce début du mois de novembre. Fermé depuis 1960 pour des raisons de sécurité, l'édifice en béton armé devrait rouvrir au public fin 2025. D'ici là, les rénovations se poursuivent au quotidien.
Le totem de Grenoble continue de faire peau neuve. Engagées depuis 2023, les restaurations de la Tour Perret se poursuivent et sont désormais à mi-chemin : l'édifice de 90 mètres de haut devrait rouvrir fin 2025 à l'occasion des 100 ans du parc Paul Mistral, où il est situé.
Pour l'heure, les échafaudages encerclent la tour et cachent le fourmillement quotidien des ouvriers. À la baguette, l'architecte du patrimoine François Botton est conscient des enjeux : "Dès lors que l'on commence des travaux, on souhaite ne pas être amenés à les interrompre parce qu'il y a des choses que l'on découvre ou qui sont bloquantes. Le chantier doit tourner. La tour a été construite en 11 mois et nous avons deux ans pour la restaurer. Ce n'est rien de trop."
Un chantier "complexe"
Construit en 1925 par l'architecte constructeur Auguste Perret, pour l'Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme, l'édifice a été érigé avec des techniques spéciales et novatrices de l'époque. Elle est ainsi la plus haute tour construite en béton armé du début du XXe siècle. Une manière pour Auguste Perret de démontrer les capacités plastiques et structurelles de ce nouveau matériau.
Sauf que le béton armé nécessite de l'entretien : "Il faut se souvenir que la tour a été restaurée dans les années 50. Les réparations de l'époque n'ont pas tenu. Il est désormais important pour la Ville de Grenoble que l'architecte puisse trouver une solution qui assure la pérennité de cet édifice", estime Valérie Vacchiani, directrice de projets pour la Ville de Grenoble
Certaines de ces solutions consistent à couler du béton ou encore à "injecter du courant dans le béton pour assurer l'anticorrosion des aciers et des armatures", raconte François Botton. L'architecte concède, il s'agit d'un "chantier complexe" : "Notre position est très pragmatique : un sujet équivaut à une technique. On fait du cas par cas. On doit s'adapter. Ce n'est pas du tout une démarche idéologique, mais plutôt pragmatique."
À chaque avancée, il y a son lot de découvertes : "Plus on avance dans le chantier, et plus l'échafaudage monte. Et à chaque étape, il y a des observations particulières à faire. Ici, à 50 mètres, il y a des éléments authentiques d'origine, comme des planches et des clous de 1925, que l'on va extraire pour nourrir le prochain musée de l'œuvre de la Tour Perret", se réjouit-il.
Un chantier à 15,5 millions d'euros
Ce chantier titanesque, estimé à près de 15,5 millions d'euros, permettra aux Grenoblois de retrouver l'accès à ce monument fermé depuis 1960 pour des raisons de sécurité : "Jusque dans les années 60, les Grenoblois pouvaient monter. Il était grand temps de la rouvrir pour redonner la possibilité à la population d'admirer les montagnes, à 360 degrés au cœur de la ville", se félicite Valérie Vacchiani.
D'ici quelques mois, les visiteurs pourront retrouver un panorama exceptionnel sur les massifs du Vercors, de la Chartreuse et de Belledonne. Mais, d'ici là, les échafaudages vont continuer de s'élever dans le ciel de Grenoble.