Eric Toledano et Olivier Nakache ont présenté, en avant-première, leur dernier film, "Une année difficile", ce lundi 19 juin, au cinéma Pathé Chavant de Grenoble. Pour l'occasion, ils ont répondu aux questions de Pauline Alleau, en direct dans le JT de France 3 Alpes.
Olivier Nakache et Eric Toledano présentent leur nouveau film, Une année difficile, qui sortira en salles le 18 octobre 2023. Il était diffusé en avant-première ce lundi soir à Grenoble. Les réalisateurs d’Intouchables, de Hors Normes et du Sens de la fête ont abordé cette fois-ci le thème du réchauffement climatique, avec en tête d’affiche, deux des acteurs les plus drôles, Pio Marmaï et Jonathan Cohen. Entretien avec le duo de réalisateurs.
France 3 Alpes : "Pouvez-nous faire un résumé du film ?
Olivier Nakache : Ce sont deux loosers, deux mecs qui sont en situation de surendettement qui essayent de se sauver, qui essayent de s’en sortir, qui vont rencontrer par hasard les militants d’un mouvement écologiste et plutôt que de sauver la planète, ils vont essayer de se sauver, de profiter d’eux et c’est cette zone de frottement qui nous intéressait.
Pourquoi ces thèmes en particulier ?
Eric Toledano : C’est une photographie de la société d’aujourd’hui, c’est comme une espèce de connexion à l’époque que l’on avait envie d’avoir. Il y a une certaine violence dans la société, il y a des gens qui s’opposent avec une représentation de l’existence différente et comme on avait envie de faire une comédie, on est parti de constat. Par exemple, un appartement vide peut porter plusieurs histoires, ça peut être des huissiers qui sont passés à cause des dettes, mais ça peut être aussi quelqu’un d’écolo qui veut vivre avec le moins possible, le moins d’objet, le moins de consommation... Et c’est cette zone de frottement qui nous a intéressés, que l’on a travaillé en photographie. Le plein, le vide, le plus, le moins... Et en comédie pour s’amuser de nos problèmes et réfléchir ensemble avec un peu de recul.
L’idée est venue pendant le covid ?
Olivier Nakache : Pendant cette période où l’on était séparés physiquement, nous étions en train d’écrire quelque chose, en train d’écrire un nouveau projet. On travaillait également sur la série En thérapie et on était en train de se rendre compte que quelque chose allait forcément changer avec cette période assez folle et que l’on ne pouvait plus écrire comme avant. C’est sorti, évidemment, dans la saison 2 d'En thérapie mais là il fallait que ça sorte de manière un peu plus légère avec un petit pas de côté. Le film n’est pas du tout sur le covid, mais c’est vrai qu’il y a quelque chose qui traine. On a commencé à l’écrire pendant cette période-là, un peu folle.
Il y a cette association écologiste que Pio Marmai et Jonathan Cohen vont investir, les deux acteurs sont surendettés dans le film. Vous vous êtes vous-même inspirés de ces associations, vous avez travaillé avec eux, comment ça s’est passé ?
Eric Toledano : Ces associations nous ont accueillis, ils font beaucoup de happening, ils bloquent des magasins, des rues, les banques... Et nous, on les a suivies et on a essayé de contextualiser cette comédie dans les thèmes d’aujourd’hui et c’est exactement ça, les inspirations du cinéma italien des années 70. C’est rire dans l’époque, dans les thèmes d’aujourd’hui et comment parler d’autre chose aujourd’hui que la consommation de l’eau, le réchauffement climatique, la chaleur dans la ville, la canicule, c’est le thème qui nous préoccupe tous et l'on ne voulait pas détourner le regard.
Il y a des militants écologistes qui jouent dans votre film ?
Eric Toledano : Oui, on leur a proposé étant donné que l’on s’est bien entendus. Et puis évidemment, ils sont meilleurs car ils ont déjà fait les actions. C’est toujours intéressant de mélanger les acteurs avec des citoyens, ça crée quelque chose d’authentique. On l’avait déjà fait dans le film Hors Normes.
Vous traitez de thème très sérieux et pourtant, on rigole, c’est important de garder cette part de comédie tout en évoquant des sujets assez graves ?
Olivier Nakache : C’est un peu notre ADN. De film en film, on creuse un sillon et l'on essaye d’aller encore plus profond à chaque fois, d’aborder des thèmes nouveaux et c’est vrai que notre pas de côté à nous, notre parade, c’est la comédie, on a envie de se marrer sans omettre les soucis de notre société, on n’est pas sourds à tout ce qui se passe, on ne prend pas des voies détournées, c’est notre mode de communication à tous les deux.
Jonathan Cohen laissait beaucoup de part à l’improvisation ?
Olivier Nakache : Il peut y avoir des propositions... Après, on le cadre un peu plus que quand il fait Le Flambeau, car là, il n’y a pas de cadre. Mais il y a une belle collaboration. On a déjà eu auparavant avec Omar Sy, Jean-Paul Roove, Jean-Pierre Bacri évidemment. Nous sommes rentrés en connexion avec tous ces acteurs."
Après Grenoble et Bourgoin-Jallieu les 19 et 20 juin, le film Une année difficile sera présenté en avant-première dans les prochains jours à Chambéry, Annecy, Sallanches, Thonon, Aix-les-bains et aussi Archamps.