Ils se sont donné rendez-vous à 10H00 devant le palais de Justice de Grenoble pour manifester leur mécontentement contre la réforme des retraites. Les avocats entament une grève dure ce lundi 6 janvier 2020 pour garder leur régime autonome qu'ils estiment solidaire et bénéficiaire.
Les robes noires haussent le ton et entrent dans un durcissement du mouvement de grève contre la réforme des retraites. Le mouvement commencera ce lundi 6 janvier 2020 et durera une semaine. Il sera reconductible en cas de surdité du gouvernement, précise le communiqué émis par le Bureau du CNB (Conseil National du Barreau) en lien avec la Conférence des bâtonniers et le Barreau de Paris.
A Grenoble, la journée "Justice morte" commencera par un rassemblement à 10H00 devant le palais de Justice de la ville. Globalement la profession entendre défendre son actuel régime autonome, un régime qu'elle estime solidaire et bénéficiaire. Elle dénonce le dédoublement des cotisations pour les plus bas revenus de la profession en cas de passage au régime général.
Une grève dure et durable
Ce mouvement national devrait durer une semaine et sera décliné par des actions propres à chaque Bâtonnier. A Grenoble le rassemblement des avocats a été suivi d'une Assemblée Générale Extraordinaire à 12H00 à la maison de l'Avocat. Cette AGE a décidé la suspension de toute activité, ainsi que des désignations en incluant également le contentieux des libertés et le contentieux des étrangers, les hospitalisations d’office et l’assistance dans le cadre des gardes à vue, pour manifester son opposition au projet de réforme du régime de retraite.
Ainsi, il a été décidé :
- L’arrêt des désignations par le bâtonnier pour tous les contentieux et permanences liés à l’accès au droit
- La grève de toute activité juridictionnelle et des expertises
- La demande de renvois devant toutes les juridictions civiles, commerciales, prud’homales, administratives et pénales
- La fermeture au public des services de la Maison de l'Avocat.
Des milliers d'emplois menacés
Maître Arnaud Adelisse, avocat du Barreau de Grenoble estime que c'est toute l'organisation de la profession qui est menacée et en particulier les revenus les plus faibles qui ne pourront pas supporter les 28% d'augmentation de la cotisation. "45 % de mes confrères pourraient disparaître si les cotisations sont doublées comme l'annonce la réforme, à terme c'est l'Ordre des Avocats lui-même qui est menacé, et dans les gros cabinets on risque d'être obligé de licencier du personnel en grand nombre", a t'il ajouté.A Grenoble ils sont un peu plus de 700 avocats et une très grande majorité se mobilisera pour défendre la même cause.
Le reportage de Xavier Schmitt et Dominique Bourget/ France3Alpes :
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