À l'entrée de Grenoble, le parking de l'Esplanade doit être réaménagé en espaces verts. Les fouilles archéologiques, première étape du chantier, viennent de s’achever. Les spécialistes ont découvert des ossements et les fondations d’un mystérieux bâtiment, caché sous le bitume.
Autrefois, l’esplanade située à l’entrée de Grenoble n’était qu’un marécage parsemé d’îlots. Ce n’est qu’au début du XVIIe siècle, lors de la fortification de la colline de la Bastille par le duc de Lesdiguières, que la Porte de France a été aménagée.
"À la toute fin du XVIe, début du XVIIe siècle, on va faire une première esplanade, explique Fabien Isnard, membre de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, c’est-à-dire qu’on va gagner du terrain et aménager un espace plat pour le stationnement et l’entraînement des troupes".
De nos jours, l’esplanade sert toujours de lieu de stationnement. Du moins, pour l’instant. Car d’ici 2024, le parking à ciel ouvert laissera place aux espaces verts. La Ville de Grenoble souhaite réaménager cet espace avec 10 000 m² de pelouse et un parc d’un kilomètre le long des berges de l’Isère.
Des ossements et un bâtiment retrouvés
Avant le début du chantier, des fouilles archéologiques préventives ont été menées cet automne sur le site. Les sondages ont révélé un mystérieux bâtiment aux fondations conséquentes, avec plusieurs sépultures cachées à l’intérieur.
Des ossements ont été retrouvés, dont ce fémur qui aurait appartenu à une personne jeune, entre 16 et 19 ans. "Dans les époques modernes, on n’enterre pas les gens n’importe où, poursuit Fabien Isnard, donc, visiblement, on se dirige plutôt vers un bâtiment religieux. Et on en connaît plusieurs qui étaient situés à l’extérieur des remparts de la ville". S’agirait-il de la chapelle miraculeuse du Port de la Roche, cette chapelle Sainte-Marie à qui l’on confiait les enfants abandonnés ?
On ignore encore si les fouilles vont se poursuivre, mais le chantier de la grande esplanade ne sera plus retardé. "Dans tous les cas, on est prêt aujourd’hui à faire face à cet aléa et à permettre à la foire des rameaux d’être accueillie aux échéances prévues", assure Alan Confesson, adjoint au maire de Grenoble.
Les travaux d’espaces publics débuteront après la foire, prévue en avril 2023. En plus des espaces verts, 400 places de stationnement, 849 logements neufs et 1 900 m² de commerces doivent être aménagés. Le chantier se poursuivra jusqu’en 2035, pour un coût de 30 millions d’euros.