Une quarantaine de personnes, pour beaucoup originaires d'Albanie, ont pu se réfugier dans une bibliothèque municipale de Grenoble, ce mardi 30 novembre au soir, pour faire face au froid. Des discussions seraient en cours pour trouver des solutions d'hébergement.
Depuis plusieurs mois, une douzaine de tentes installées à quelques mètres de la bibliothèque Alliance, rue Stalingrad à Grenoble, abritent près d'une cinquantaine de personnes, pour la plupart d'origine albanaise ou macédonienne. Ce mardi 30 novembre, face à la vague de froid, ils ont pu se protéger et s'abriter à l'intérieur de la bibliothèque municipale.
Dans la soirée de ce mardi 30 novembre au mercredi 1er décembre, les températures ont avoisiné les -4 degrés. Depuis des mois, des associations et ces familles demandent des solutions à la municipalité afin d'éviter ce genre de situation : "En 2021, près de vingt enfants sont restés dehors et tous sont tombés malades. Tous les enfants pleurent le matin parce qu'il fait trop froid. L'eau rentre dans les tentes", s'attriste Sebastien, père d'une enfant de 18 mois.
On restera dans la bibliothèque tant que l'on n'a pas de solution pérenne.
Jean-Philippe Moutarde, membre de la Brigade de Solidarité Populaire, à Grenoble.
Hier, avec les autres familles, ils n'ont pas voulu repasser une nuit dans ces conditions de vie difficiles. "On est venu en soutien pour dire que si les gens veulent se loger au chaud, on doit les mettre à l'abri", raconte Jean-Philippe Moutarde, membre de la Brigade de Solidarité Populaire, à propos de la nuit dernière.
Il poursuit : "D'autres personnes étaient là hier soir pour faire rentrer ces familles. Il y a eu toute une discussion avec le cabinet du maire qui nous a garanti que ces personnes pourraient rester cette nuit et que des solutions étaient en cours de recherche. Pour l'instant, on restera dans la bibliothèque tant que l'on n'a pas de solution pérenne."
Des discussions entre la mairie et la métropole
Du côté de la ville, l'évolution de la situation n'est pas passée inaperçue : "On suit ce campement dans le parc de l'Alliance depuis plusieurs semaines. On travaille avec l'Etat et la métropole pour trouver des solutions de relogement. Les températures négatives de ces derniers jours nous ont particulièrement inquiétés. On a alerté la préfecture", explique Nicolas Kada, adjoint à la mairie de Grenoble délégué à la coordination de l’action sociale.
"Plus d'une cinquantaine de personnes sont concernées. On ne peut que comprendre qu'elles aient été tenté et qu'elles soient finalement rentrées dans les locaux de la bibliothèque", poursuit-il.
Une bibliothèque n'est pas un lieu de logement ou d'hébergement. Ce n'est pas adapté.
Nicolas Kada, adjoint à la mairie de Grenoble délégué à la coordination de l'action sociale.
Mais selon lui, rester sur les lieux n'est pas une solution : "La difficulté, c'est qu'une bibliothèque n'est pas un lieu de logement ou d'hébergement. Ce n'est pas adapté au niveau sanitaire et sécuritaire."
Il assure que des discussions avec la métropole ont été "accélérées" après cette dernière nuit : "L'hébergement d'urgence est une compétence de l'Etat. On travaille avec lui pour trouver des lieux possibles afin d'héberger ces familles. Nous, ville de Grenoble, comme les autres villes de l'agglomération, nous tournons vers la métropole, qui est opératrice de l'Etat sur ces situations de campement illégal", conclut-il.