Des nouvelles antennes 5G dans la ville de Grenoble situées à proximité des habitations et surtout d’une école entraînent la mobilisation de parents d'élèves. Ils réclament que des mesures d'ondes électromagnétiques soient réalisées. Ils étaient mobilisés ce samedi 18 juin au matin devant une des écoles du quartier.
Elles sont là, camouflées sous des cheminées blanches. Dans le quartier de l’île verte à Grenoble, deux antennes téléphoniques potentiellement 5G ont récemment fait leur apparition dans le paysage : "J’ai appris qu’un grand mas allait être installé, puis le 7 juin dernier une grue est arrivée et j’ai assisté à l’installation des antennes," confie Claudine, habitante du quartier depuis près de 20 ans.
De son balcon, elle a désormais la vue sur les deux nouvelles cheminées : "Je trouve que la vue c’est limite. D’ailleurs, c’est un peu bizarre qu’ils les cachent ces antennes", nous dit Claudine perplexe. Mais ce que la résidente regrette le plus, c'est le manque de concertation : "Ce qui me gêne c’est qu’on n’a pas du tout été concertés, je trouve que c’est limite inadmissible dans une ville qui se prétend ville verte."
A quelques centaines de mètres de ces antennes, l’école primaire Paul-Bert. Ici aussi, la pose de ces antennes inquiète. Ce samedi matin, une dizaine de parents d’élèves a organisé une manifestation devant l'école : "Ce qui nous inquiète, ce sont les répercussions que cela pourrait avoir sur les enfants et les habitants du quartier. Alors on sait bien qu’il faut vivre avec son temps et les nouvelles technologies, mais il y a un tas de choses qui nous échappe, nous dit Gaëlle Vigne, parent d’élève", avant d’ajouter, "C’est surprenant, nous sommes dans un pays de liberté, de démocratie où on essaye de penser la vie d’un quartier la vie d’une ville, d’une agglomération et là, on a l’impression de devoir subir de plein fouet les décisions qui ont été prises sur un immeuble à l’échelle privée. C’est ça qui nous a contrariés et inquiétés."
Principe de précaution
Tout comme les habitants, les parents d’élèves dénoncent le manque de concertation autour de ce projet : "On est là pour montrer que ça ne peut pas se faire sans concertation des gens du quartier. Bien sûr, maintenant, il est trop tard, cette antenne, elle est posée. Désormais, on veut avoir des gages que des mesures seront faites régulièrement."
Aujourd’hui ce que réclament les parents d’élèves et les habitants du quartier de l’île verte, c’est de faire appliquer le principe de précaution et donc que des mesures d'ondes électromagnétiques soient réalisées : "On ne demande pas la démolition des antennes. On demande plusieurs mesures d’ondes par an dans l’école pour vérifier que les niveaux respectent la réglementation européenne déclinée en droit français. On demande une sensibilisation de la population en amont des projets tels que celui-ci à travers des démarches de concertation," conclut Delphine Brun, parent d'élève.
Soutien de la ville de Grenoble
Dans un communiqué paru ce samedi après-midi, la ville de Grenoble annonce apporter son soutien aux parents d’élèves et demande une étude sérieuse des impacts avant tout déploiement de la 5G : "la Ville de Grenoble soutient donc fortement la demande des parents d’élèves de l’école Paul Bert refusant l’installation d’antennes téléphoniques potentiellement 5G à proximité du groupe scolaire. La Ville saisira le Préfet de l’Isère pour la mise en place d’une réunion de l’instance de concertation départementale afin d’instaurer une médiation sur ce dossier dans les meilleurs délais."
Dans ce communiqué, la mairie de Grenoble explique avoir interdit dès 2014 la pose d'antennes à proximité d'établissements sensibles. Une décision qui a été annulée par le tribunal administratif.