Le parquet de Grenoble a convoqué la direction de Go Sport à une audience le 19 décembre pour en savoir plus sur la situation financière du distributeur spécialisé dans le sport, après des inquiétudes de la part de représentants de salariés.
Le parquet de Grenoble a convoqué la direction de Go Sport à une audience le lundi 19 décembre pour en savoir plus sur la situation financière du distributeur spécialisé dans le sport. Go Sport est la propriété de Hermione People and Brands (HPB), même actionnaire que Camaïeu, en situation de liquidation judiciaire. Cette audience fait suite notamment à des inquiétudes de représentants de salariés, a appris l'AFP lundi.
Le parquet de Grenoble a confirmé qu'une audience est prévue afin de vérifier que l'entreprise n'est pas en situation de cessation de paiements à brève échéance. HPB a confirmé la date de l'audience et affirmé que "Go Sport n'est pas en cessation de paiements" et qu'il aura "dans 48 heures les éléments permettant d'étayer ces arguments".
2 000 salariés concernés ?
Les élus du comité social et économique central (CSEC) et les organisations syndicales CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, CFDT de Go Sport s'inquiètent que "plus de 2 000 salariés de Go Sport" puissent "subir le sort des salariés de Camaïeu", selon une déclaration transmise à l'AFP. Ils ont lancé "une procédure judiciaire devant le tribunal de commerce avant qu'il ne soit trop tard".
HPB est la branche spécialisée dans la distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB), groupe de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon. Egalement présent dans l'hôtellerie de luxe (Grand Hôtel de Bordeaux, Waldorf Astoria Trianon Palace Versailles) et le vin, il s'est fait connaître ces dernières années en rachetant de nombreuses enseignes de la distribution souvent à bas prix ou devant les tribunaux, parmi lesquelles des Galeries Lafayette en région, La Grande Récré, Gap France ou Café Légal. Et Camaïeu, qui a été liquidée fin septembre, en supprimant 2.600 emplois.
"Chaque entreprise a ses particularités"
Selon l'avocate du CSEC de Go Sport Evelyn Bledniak, qui rappelle que "chaque entreprise a ses particularités", le comité "a déposé une demande auprès du tribunal de commerce pour la désignation d'un administrateur judiciaire" au terme d'une procédure de "droit d'alerte économique lancée en octobre pour avoir un point sur la situation financière et la trésorerie de Go Sport".
"Même actionnaire, mêmes effets ?", s'interrogent les élus du CSEC et les organisations syndicales du groupe de distribution spécialisé. "Dans tous les cas, l'objectif est de vérifier que Go Sport n'est pas en situation de cessation de paiements à brève échéance, ce qui est une des conclusions du rapport de l'expert-comptable mandaté par le CSEC".
Go Sport, en perte de vitesse depuis des années, avait été racheté pour un euro symbolique par HPB, auprès de la maison mère du groupe de distribution alimentaire Casino, la société Rallye, lourdement endettée.