Un abri de nuit, situé 79 rue de Stalingrad à Grenoble, a fermé ses portes ce lundi 27 juin. L'association DAL 38 et plusieurs femmes logées dans un hébergement d'urgence ont manifesté contre la fermeture de ce logement jugé insalubre.
Une vingtaine de manifestants et de mères de famille se sont retrouvés, ce lundi 27 juin, devant les portes fermées du 79 rue de Stalingrad à Grenoble. Derrière le grillage métallique, scellé par une chaîne et un cadenas : un hébergement de nuit, qui a officiellement fermé ses portes, à la demande de la ville de Grenoble qui souhaitait récupérer le bâtiment.
Une quinzaine de femmes, qui dormaient dans cet abri, se retrouvent sans toit : "Nous avons été mis dehors ce matin à 7 heures par un agent de sécurité qui nous a dit de partir. Quinze femmes se retrouvent sans solution, la plupart avec des bébés de six ou de deux mois. C'est inadmissible", témoigne Ibtissam.
La journée, j'étais dehors. Mais là, je ne sais plus où dormir.
Carine.
Comme elle, Carine se retrouve à la rue : "Je ne sais pas où aller. C'est ici que je dormais. La journée, j'étais dehors. Mais là, je ne sais plus où dormir."
En février dernier, l'insalubrité du 79 rue de Stalingrad avait été pointée du doigt afin que des travaux soient effectués. Des vitres brisées, des insectes, de la moisissure... Les conditions d'hébergement étaient inacceptables pour l'association Droit au Logement (DAL) 38. Ce lundi 27 juin, l'abri est devenu inaccessible.
De nombreux mal-logés
Après plusieurs alertes à la préfecture, aucune solution n'a été proposée. L'association Droit au Logement (DAL) 38 se tourne désormais vers la mairie de Grenoble : "La municipalité a le droit de réquisitionner, de lancer des choses et d'entraîner la métropole avec elle. Elle a le droit de se positionner en tant qu'acteur."
Une autre manifestation du DAL 38 a eu lieu devant le conseil municipal, qui se tenait ce lundi, afin que les élus débattent d'un plan d'action. Interpellée sur le dossier ce lundi, la préfecture n'a pas souhaité s'exprimer.
Depuis de nombreux mois, l'association réclame des actions en faveur du logement social à Grenoble. Début juin, un campement avait été monté sur l'esplanade de l'écoquartier de Bonne, près du centre-ville, pour alerter sur la situation : l'agglomération grenobloise compterait 17 000 mal-logés et 4 000 sans-abris. Selon l'association, 50 000 logements seraient vacants dans la métropole.