Grenoble : la pollution de l'air ne baisse pas dans la métropole, malgré le nouveau plan de circulation

La mise en place du nouveau plan de circulation dans la métropole grenobloise n'aurait pas d'effet à court terme sur l'exposition des habitants aux polluants émis par le trafic routier, selon une étude publiée par Atmo.

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Le projet "Cœurs de ville, Cœurs de Métropole" (CVCM) peine encore à démontrer ses effets dans la métropole de Grenoble. Ce plan, mis en place dès avril 2017, vise notamment à "améliorer la qualité de l’air sur 5 ans", explique à la Métro. Généralisation des limitations de vitesse à 30 km/h, zones à trafic limité pour décourager l'usage de la voiture, nouveau plan de circulation... Plusieurs mesures sont déjà entrées en vigueur pour limiter la pollution liée au trafic routier.

Une étude de grande envergure vient d'être rendue publique par l'organisme de contrôle de la qualité de l'air Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, et ses résultats ne sont pour l'heure pas très concluants. Cette étude cible surtout le dioxyde d'azote (NO2) car ce polluant gazeux "est essentiellement lié au trafic routier et constitue donc un « traceur » pertinent des impacts de la pollution dont il est à l'origine", explique l'organisme dans un communiqué.

Atmo a réalisé des mesures sur le modèle "Avant/Après", conduites en 2016 puis en 2018, pour évaluer l'efficacité du nouveau plan de circulation. Verdict : "(sa) mise en place n’aurait pas d’effet global sur l’exposition au NO2 des habitants de l’agglomération grenobloise".

 

Des gagnants, et des perdants


Deux scénarios ont été établis dans le cadre de cette étude : les émissions de NO2 dans la métropole dans le contexte actuel, avec la mise en place du nouveau plan de circulation. Et une modélisation des émissions si ce plan n'avait pas été mis en place. Dans un cas comme dans l'autre, "la distribution globale de l’exposition des habitants de la Métropole serait pratiquement identique (...) conduisant à des valeurs d’indicateurs globaux d’exposition identiques eux aussi".
 

Toutefois, sa mise en place a conduit à modifier le niveau d'exposition des habitants aux polluants en fonction de leur lieu d'habitation. Par exemple, 11 700 habitants de la métropole, parmi lesquels les riverains de l'axe Rey-Sambat-Lyautey, "bénéficieraient d'une réduction de leur exposition" au NO2, ajoute Atmo. Mais pour d'autres, notamment ceux vivant en bordure du cours Gambetta ou de la rue Lesdiguières, c'est l'effet inverse puisqu'ils seraient davantage exposés à la pollution. Une évolution qu'Atmo qualifie de "modérée".

Ces conclusions mettent en évidence des effets "à court terme", nuance l'organisme, "et ne considèrent pas les possibles adaptations des pratiques de mobilité sur le long terme". D'après les premières observations rendues par la Métropole en avril 2018, l'entrée en vigueur du nouveau plan de circulation a conduit à "une diminution continue du nombre de véhicules qui entrent ou sortent du périmètre central de la ville de Grenoble" et à "la baisse du trafic routier de transit aux entrées de la ville". Deux observations jugées conformes aux prévisions établies.

 
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